Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a convoqué ce mercredi, l’ambassadeur de la République Populaire de l’Algérie au Mali. Abdoulaye Diop s’est insurgé contre des récents actes posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali.
Le ministre malien des affaires étrangères dénonce les rencontres récurrentes, aux niveaux les plus élevés en Algérie, et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes. Cela avec des personnes connues pour leur hostilité au Gouvernement malien, d’une part et avec certains mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, ayant choisi le camp des terroristes, d’autre part.
« Des actes qui constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali et qui sont de nature à entacher les bonnes relations entre les deux pays » peut on lire dans le communiqué du gouvernement.
L’État malien seul interlocuteur légitime
Le ministère malien invite la partie algérienne à privilégier la voie de la concertation avec les Autorités maliennes, seules, selon lui, légitimes pour entretenir des échanges d’État à État avec les partenaires du Mali. Le chef de la diplomatie malienne a également réaffirmé l’attachement du Gouvernement malien à la mise en œuvre de l’Accord ainsi que la détermination des plus hautes Autorités du Mali dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes. Cela, en vue d’asseoir la sécurité et la stabilité au bénéfice de nos populations.
L’Algérie dans un mauvais rôle
Pour Pierre Claver Bakoroba Traoré, enseignant à la faculté des sciences et techniques, cette attitude du médiateur algérien dénoncée par les autorités maliennes soulève bien des questionnements sur la volonté et les stratégies de cette médiation à résoudre le conflit malien. Selon lui, l’efficacité de toute médiation dépend d’une approche méthodologique concertée et d’une communication saine avec les parties en conflit. « L’Algérie peut vouloir manifester de la bonne foi pour la paix au Mali. Mais, naturellement, cela ne saurait se faire sans l’implication de toutes les parties », déclare l’universitaire. Il souligne que le gouvernement malien a fait des efforts en son temps pour appeler les « ex rebelles » à la table de négociation. « Mais il n’y a pas eu de suite », déplore-t-il. « La médiation internationale n’a pas pas joué complètement son rôle, parce qu’au moment où la situation se dégradait, je n’ai pas souvenance de grands efforts faits par tous ses acteurs internationaux pour pallier cette situation», regrette monsieur Traoré qui pense que l’Algérie n’est pas en train de jouer de très bon rôle.