Alassane Diakité, le président de l’Association pour le développement de Samanko 2, est formel : il ne reste qu’une petite partie du grand cimetière de Djicoroni-Coura. C’est à la sortie de la ville de Bamako sur la route de la Guinée Conakry. Cachés derrière des administrateurs du cercle de Kati dont relève la localité, des spéculateurs fonciers ont morcelé le cimetière où des maisons sont déjà construites.
Les dégâts de ces initiés au vol de terrain sont considérables sur les lieux où les morts sont censés se reposer. C’est pour cette raison que des résidents des quartiers de la zone ont lancé un appel aux autorités pour que les cimetières soient clôturés afin d’éviter un possible affrontement entre la population et ceux qui construisent leurs maisons dans les cimetières qui ne sont pas encore remplis de tombes et non clôturés.
Les spéculateurs fonciers qui ne reculent devant rien sont aussi dans le collimateur de la population pour avoir vendu des terrains de sport réservés aux jeunes, deux auto-gares et un parking. L’espace censé abriter une école publique a été vendu au propriétaire d’une école privée de grande renommée qui a d’ailleurs entrepris de construire sur les lieux.
La population s’est réunie au sein d’une association pour combattre les fauteurs de trouble dont certains sont des autochtones des villages environnants. Ils ont vendus les terrains en complicité avec des responsables de la mairie de la Commune rurale du Mandé qui n’ont pas pris le sin de changer la vocation attribuée aux terrains dans le plan d’aménagement approuvé par l’urbanisme régional.
L’association a écrit à l’urbanisme qui a confirmé que les cimetières, auto-gares et autres espaces publics vendus sont illicites. La population veut à présent que les autorités compétentes se saisissent du dossier pour que les espaces illégalement vendus soient retournés à la collectivité le plus rapidement possible. Des actions sont ainsi en cours pour accélérer les choses au niveau de l’administration.
Les spéculateurs fonciers ont tellement ‘’foutu le bordel’’ dans les quartiers de la commune si bien que des rues barrées commencent à isoler plusieurs maisons, notamment une colline non loin du terminus de Mamaribougou. Certains qui ont construit leurs maisons en barrant des rues sont menacés d’étouffement par des chantiers dont la finition va provoquer des batailles rangées entre voisins. Beaucoup ont investi des millions pour construire de belles maisons qui n’échapperont pas à la destruction si l’urbanisme régional achève le travail qu’il a commencé en indiquant les espaces publics à la population
Dougoufana Kéita
La Sirène