Autour du thème ‘’Diaspora Afro-Descendants et Développement’’, la rencontre a mobilisé une centaine environ de participants parmi lesquels des spécialistes de la migration et du développement, des représentants de la diaspora et des communautés afro-descendantes, des ministres, des universitaires et d’éminents experts panafricains. Leurs deux journées d’échanges auront été assortis de recommandations assez enrichissantes pour alimenter les prochains travaux du 9e congrès panafricain de Lomé.
Auparavant, le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a retenu du thème de la conférence une «invite à reconnaître la richesse et la diversité de nos diasporas et des communautés Afro-descendantes, en valorisant leurs savoirs, leurs savoir-faire, leurs compétences et leurs expériences», une exhortation au renforcement des liens entre les pays africains et leurs diasporas par des politiques d’intégration et des programmes de développement axées sur l’investissement, l’innovation et le transfert de connaissances.
Selon lui « Les données de la Banque Africaine de Développement (BAD), montrent que les transferts de fonds de la diaspora africaine ont progressivement augmenté passant de 37 milliards de dollars en 2010 à 87 milliards de dollars en 2019, pour atteindre 95,6 milliards de dollars en 2021. Selon la même source, l’aide publique au développement de l’Afrique en 2021 s’est élevée à 35 milliards de dollars, soit 36 % du montant des transferts de fonds de la diaspora » a-t-il révélé. Il a également indiqué “que la diaspora africaine est le plus grand bailleur pour le développement du continent”.
A l’entame de son propos, le Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, Robert Dussey, a tout d’abord remercié le Président Assimi Goïta et le gouvernement malien pour leur engagement en faveur de la réactivation de la fibre panafricaniste, un renouveau dont l’Afrique, sa diaspora et les personnes d’ascendance africaine ont ardemment besoin. Aussi, le choix de Bamako pour abriter cette conférence régionale n’est pas fortuit, selon Robert Dussey, pour qui le Mali est aujourd’hui le pays qui incarne le panafricanisme. ”Il est aussi l’expression de la fraternité, de l’engagement et de la solidarité du peuple ouest-africaine envers le Mali en ces moments difficiles dans sa lutte contre le terrorisme”, a-t-il renchéri.
De son côté le Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, s’est réjoui d’accueillir à Bamako des personnalités représentant des Etats ou la société civile et de profils aussi riches et divers. Selon lui la meilleure illustration de cette mobilisation sincère est clairement apparue lors des manifestations de ressortissants de pays africains et de personnes Afro-descendantes, pour s’opposer aux injustices faites au Mali, dès octobre 2021, manifestations qui ont culminé à des niveaux de participation inégalés en janvier 2022 suite à une série de sanctions injustes, illégales et inhumaines imposées aux populations maliennes afin de briser la dynamique de la refondation. Et d’ajouter que «les Maliennes et les Maliens ont ainsi reconnu et apprécié à sa juste valeur le soutien spontané et fraternel de leurs frères et sœurs, durant une période de crise intense ».
Le ministre Diop, a également rappelé l’attachement du Mali à la valeur originelle du panafricanisme qui ne saurait à ses yeux cohabiter avec une politique centrée sur des sanctions et des mesures illégales par certaines organisations.
Aly Poudiougou
Source: Le Témoin