Depuis quelques temps, le commerce du plaisir a pris un nouveau visage à Bamako. En effet, il est en passe de devenir un business qui ne porte plus de voile. Ainsi, derrière cette pratique ignoble se cache une vraie industrie qui n’est pas connue de tous. Des villas dans des quartiers chics et tranquilles de la capitale malienne et environs sont utilisées comme des maisons closes, véritables nids de dépravation où se donnent rendez-vous des hommes et femmes, dont des personnalités de tous les secteurs.

C’est vrai, il y a des hôtels un peu partout à travers la ville. Par contre, nombreuses sont les personnes qui, pour plus de discrétion, les évitent. Toute chose qui a fait naître ce nouveau système qui consiste à transformer des villas à usage d’habitation en maison de passe. Des villas que personne ne soupçonne, bien meublées, avec gardiens devant la porte, dans des zones tranquilles. Mais à qui appartiennent ces maisons ?

Pour répondre à cette question, une dame sous l’anonymat a bien voulu nous donné quelques éléments de réponses. « Ce phénomène prend de l’ampleur et nous inquiète surtout pour nos filles. Nous n’allons pas partir loin : prenons le cas du Golf ici qui n’est plus à prouver. Nous avons des maisons qui ne sont habitées. Tu ne connais pas les locateurs, mais qui sont en permanence, matin, midi, et soir, animées par des va-et-vient incessants des voitures à vitre teintés, des hommes et femmes qui font tout pour cacher leurs identités.  Au début, j’avais des doutes, mais actuellement, ces maisons se multiplient. Elles sont dans presque toutes les rues. Et avec le temps, et les questions qu’on se pose, nous a permis de savoir que ces maisons ne sont autres choses que des maisons de passe qui sont fréquentées par des personnes respectées, des hauts cadres qui ont peur pour leurs réputations » nous explique-t-elle.

Déjà avec l’insécurité qui sévit un peu partout dans le pays, cette situation vient accentuer l’inquiétude de la population quant à l’avenir de leur progéniture.

«Nous ne voulons pas de ça ici. Mais on n’y peut rien. Une fois nos enfants se sont levés et ont cassé les ampoules d’une de ces maisons. Devinez la suite ? On a reçu des convocations. Et on a été obligé de réparer les dégâts, pour dire que ces maisons sont fréquentées et appartiennent à des personnes influentes afin de cacher certains de leurs vices», enrichit-elle.

En tout cas, l’image de ce beau pays est de plus en plus ternie par ces pratiques allant à l’encontre de nos mœurs et coutumes.

Adam DIALLO     

Source: Bamako News