La recrudescence folle des braquages sur l’axe Tombouctou- Goundam est devenue inquiétante au point de transformer cette voie en une « no man’s land.En deux jours, des bandits armés ont perpétré 5 braquages et ont emporté des dizaines de millions de FCFA.
Après une accalmie temporaire, les braquages ont repris de plus belle sur l’axe Tombouctou-Goundam, indispensable pour les populations. Ce, pendant et après le forum local sur la sécurité dans le cercle de Goundam, organisé le 25 février. Pendant cette seule journée, il y a eu 4 braquages d’usagers à bord de voiture en venant et en partance pour Tombouctou. Ils ont tous été victimes du même mode opératoire. Des tirs à la kalach pour immobiliser les engins, ensuite, une fouille corporelle pour dépouiller les passagers de leurs biens. Après quoi, les bandits disparaissent dans la nature.
Pourtant, une semaine avant ce forum, le maire de la commune de Douekiré (40 km de Goundam), Oumar Touré, et certaines notabilités avaient demandé le concours de certains groupes armés pour la sécurisation de l’axe qui fait vivre le danger et le calvaire aux usagers. Selon des sources locales, l’État malien, aussitôt saisi de cette information, a dépêché une mission urgente pour déloger la milice armée (MNLA) sur l’axe, sous prétexte que la sécurité de cette route relève de la mission des FAMa.
Ces mêmes sources rapportent que le forum s’est tenu sous des tensions de divergences et d’incompréhensions entre les différents acteurs, groupes armés, préfecture et commission d’organisation. Ils étaient opposés notamment sur la question de la non participation de la coordination des mouvements signataires de l’Accord, les CMFPR 1, 2 et 3. Ces dissensions ont laissé présager un échec du forum. Elles soupçonnent les éléments du MNLA ayant quitté la salle avant le début des travaux d’être les auteurs de ces braquages.
C’est ainsi que le jour-j, pendant que les délégués se bousculaient devant la grande salle de la mairie abritant les travaux, l’axe Tombouctou-Goundam a été pris d’assaut par des bandits armés qui dictaient leur loi sévère sur les usagers en les dépouillant de tous leurs biens. Il faut croire que les recommandations et résolutions de ce forum sont restées dans la salle, car les heures qui ont suivi le forum ont été éprouvantes pour les populations qui pratiquent cette voie. « Si vous n’êtes pas attaqués à l’aller, au retour vous n’échapperez pas », confie un citoyen. Le lendemain de ce forum, vers 7h, un car quittant Bamako pour Tombouctou est tombé entre les mains de ces bandits sur le même axe. Les passagers, dont des commerçants, ont été soulagés de tous leurs biens sous la menace de kalachnikov. Ils sont arrivés bredouilles à Tombouctou.
En marge du forum, les députés décidèrent de faire leur restitution au cours de laquelle les populations leur ont demandé d’adresser des questions orales relatives à la sécurisation de ce tronçon au ministre de la Sécurité intérieure.
Pour sûr, cette route est aujourd’hui celle de tous les dangers et les populations y sont contraintes malgré l’insécurité récurrente.
Mariétou DOUCOURE
Source: Azalaï Express
