Emprunter le tronçon Sévaré-Gao, long de 558 km sur la Route Nationale N°16, c’est accepter de courir de graves risques pour sa vie. L’état désastreux de la route favorise, non seulement, les accidents de la route mais aussi les pauses de mines anti-personnel.
Si de nos jours beaucoup de nos routes se trouvent dans un état de dégradation avancée, celle reliant Bamako à la 7ème région administrative Gao, inaugurée en 1986, en inquiète plus d’un. Les bus et rares camions qui pratiquent cette route encourent de gros risques. L’explosion d’une mine, dimanche 19 février, sur l’axe Gao-Gossi, qui a touché un bus transportant des dizaines de civils faisant au moins un mort et 14 blessés, est dans tous les esprits.
«Circuler de Sevaré à Gao aujourd’hui, c’est à tes risques et périls à cause de la dégradation de la route. Je préfère négocier avec la MINUSMA pour aller en avion que de m’embarquer en bus », explique El Hadj Cheickna, fonctionnaire à Tombouctou. « Pour le moment, les autorités doivent comprendre que la première insécurité pour nos populations vivant à Gao, demeure la route nationale N°16. Sans cette route, les populations sont asphyxiées économiquement et à cela s’ajoute les nombreux risques », a-t-il ajouté. Selon lui, en certain endroit de la route, ce ne sont pas des nids de poule, mais bien des gros trous qui peuvent contenir toute sorte d’engins explosifs. «En attendant la réfection de ce tronçon, nous avons conseillé aux chauffeurs d’éviter au maximum des trous qui peuvent effectivement contenir des engins explosifs en cette période d’insécurité », souligne Abdoulaye Maïga du service de lutte anti-mine des Nations Unies.
Visiblement, les autorités maliennes ont pris conscience de la menace car le ministre de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement a donné le coup d’envoi officiel des travaux routiers sur l’ensemble du territoire. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, il est également prévu la réalisation de la route Sévaré-Gao-Bourem-Kidal, longue de 844 km pour un investissement estimé à 215 milliards FCFA. «Aucune partie de territoire ne sera oubliée, c’est juste une question de mobilisation de financement, le dossier est très avancé avec les partenaires techniques et financiers du Mali », rassure une source proche du dossier au ministère de l’équipement et des Transports.
Source: journaldumali