Elle n’est pas résiduelle, elle est vraiment récurrente. L’insécurité au nord et au centre du Mali est celle dont on parle le plus. Mais il y a d’autres parties du pays qui sont en proie à des attaques à main armée. L’axe routier Ségou – Bla en est un exemple. Y a-t-il lieu de faire là aussi un détour pour rallier San ou Koutiala ?
Quand on en arrivera, la faiblesse de l’Etat sera à son paroxysme. Pour illustrer que face à certaine situation dangereuse comme l’insécurité sur les axes routiers, un exemple frappant d’un pays voisin. Les bruits ont couru, l’inquiétude des populations s’est enflée par rapport aux agissements des coupeurs de route sur une route internationale traversant le dit pays. Tout le temps des attaques des véhicules de transport, notamment les bus : des passagers dépouillés de leurs biens, ceux qui tentent de résister sont molestés ou souvent tués. Le Président de la république, chef suprême des armées a réuni le Conseil de défense et de sécurité pour leur demander juste ce dont ils ont besoin. Les responsables de la sécurité ont exprimé leur besoin, le Président a entièrement satisfait ces demandes. Il leur a dit : ‘’Je ne veux plus entendre parler d’insécurité sur cet axe des voyageurs’’. Trois mois après, la zone avait été nettoyée jusque dans ses recoins. Jusqu’aujourd’hui, on ne parle plus de coupeur de route dans cette zone. ‘’Aux grands maux, les grands remèdes’’ dit le dicton. Si les gouvernants n’agissent que lorsqu’ils estiment que leur propre sécurité est menacée, alors la population en fera toujours les frais de l’insécurité.
Deux cas de braquages en trois mois sur l’axe Ségou- Bla, c’est plus qu’inquiétant. Les enquêtes du premier cas de l’année ont abouti à l’implication d’un porteur d’uniforme. Cela prouve déjà que les attaques à main armée sur l’axe Ségou –Bla est aussi complexe et dangereux car derrières ces attaques des bandits se cacherait un réseau de trafic d’armes et de munitions. La dernière attaque il y a un mois environ révèle que les autorités de sécurité de la région de Ségou ont pris le phénomène à la légère. A quoi sert les brigades et groupements territoriales de la gendarmerie et de la garde nationale ? La nécessité d’une action d’envergure de nettoyage et la multiplication de postes de sécurité dotés d’équipe d’intervention rapide pour éradiquer le phénomène s’impose à l’Etat. Sinon, ces attaques deviennent un jeu pour ces coupeurs de route, ces bandits, faisant de l’axe Ségou- Bla, un trajet à risque pour les usagers. Le ministre de la Sécurité et de la protection civile d’aujourd’hui ou de demain est interpellé pour faire valoir son ‘’maillage territorial’’ en terme de sécurité. Qu’il ne nous parle pas d’effectif et de moyens, l’argent du contribuable a pris d’autres directions moins que ça, il faut fermer ces robinets.
Drissa Tiémoko SANGARE
Source : L’Analyse