Au Mandé, le “Faama” un terme qui résulte de la contraction de “Fanga-Maa” –littéralement, homme de pouvoir – et signifiait possesseur de pouvoir dans tout ce qu’il comportait de violence, de force de coercition, voire de nuisance à l’endroit de ceux qui osaient le défier. Bref, celui qui règne par l’autorité pure.
Face à notre régime actuel, supposé démocratique, les perceptions populaires à l’égard de l’Exécutif ont très peu varié. Même désigné par le titre de président, le chef de l’État continue d’être appelé en milieu traditionaliste “Faama” ou “Jaamana tigi”. Le peuple continue à croire que c’est par la prédestination –”Fanga yé dakan Yé” –que le pouvoir s’obtient. Une large opinion perçoit toujours en l’homme de pouvoir le maître de la force coercitive. Quand on détient le pouvoir, dit-on dans les milieux conservateurs, il ne faut pas badiner, il faut savoir frapper quand il le faut, il ne faut surtout pas le partager.
Le “Mansa”, quant à lui, est le souverain des peuples dont la force repose sur la justice et la vérité. Notre devoir est de faire en sorte que le pouvoir Exécutif au Mali soit celui du “Mansa” plutôt que celui du “Fanga-Maa”. Le Chef de l’État doit donner le bon exemple dans tous ses actes à ces concitoyens. Le pouvoir démocratique au lieu d’être craint doit être aimé ou du moins légitime aux yeux des citoyens. Les citoyens doivent se reconnaitre dans les institutions de la république si nous voulons qu’ils les respectent. Les chefs de nos institutions doivent apprendre à se rapprocher des citoyens lambda, à les écouter et à apporter des réponses appropriées à leurs revendications tout en évitant le mensonge ou la délation. C’est à ce prix que nous pouvons nous en sortir.
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