Le chef d’État ivoirien a surpris plus d’un en empruntant un vol régulier à la faveur de son déplacement, le 7 Septembre dernier, à Doubaï ou se tenait le Forum économique consacré à la sous-région ouest africaine sous la houlette de l’Uemoa.
Contre toute attente, Alassane Ouattara a effectué une visite d’Etat sur un vol régulier. En partance pour le forum économique de Dubaï organisé par l’ Uemoa, il s’est plié aux exigences aéroportuaires, excluant tout traitement de faveur, se soumettant au traditionnel lavage des mains (Ebola oblige).
Occasion de voir le dispositif sécuritaire de l’Aéroport International d’Abidjan, il a pu s’enquérir des conditions de travail des forces de sécurité sur place : police et douane. Cette exemplarité contraste avec celles de certains de ses pairs de la sous-région. Exemple : le président Malien IBK, en froid avec les institutions monétaires pour son avion présidentiel acquis à 20 millions de dollars en Mai 2014.
Le Fonds Monétaire International (Fmi) n’a pas apprécié cette dépense de l’exécutif malien pour la simple raison qu’elle constitue une indiscipline budgétaire au plus haut niveau de l’Etat. Même si au fil de la polémique, le gouvernement a fini par l’intégrer dans les finances du pays par la voie d’un collectif budgétaire.
Avec un bilan déficitaire du fait de la crise politico sécuritaire qui secoue le Mali depuis Mars 2012, l’institution ne voyait pas d’un bon œil la transaction de par le contexte. Les autorités maliennes ont eu du mal à convaincre et se sont mises à dos le Fmi.
Au final, le plan d’aide dont bénéficiait le Mali a été suspendu. Pour l’heure des négociations sont en cours afin de relancer la coopération pendant qu’un audit est en cours pour justifier la légalité de l’achat de l’avion présidentiel.
La présidence malienne n’est pas un cas isolé. Au Niger, la polémique enfle également et s’ajoute à celle relative à la fuite du président du Parlement. En début Septembre, le pays a acquis un Boeing 737-700 acheté pratiquement au même prix que celui d’IBK. Cette dépense faramineuse, dans un des pays pauvres de la sous-région, n’est pas du goût de l’opposition. Tandis que les voies officielles affirment que l’ancien avion n’est plus adapté aux normes internationales en le qualifiant par ailleurs de ‘’cercueil volant’’. Ces exemples démontrent combien leur pair Ivoirien a su se mettre au-dessus de certaines polémiques. Son avion étant en visite technique, il a estimé inopportun d’en louer un autre. Aux yeux du numéro un ivoiriens, cela aurait engendré des dépenses supplémentaires pour l’Etat. Pourtant, son pays est plus riche que le Mali et le Niger affiche un Pib estimé à 8,7 %.
La modestie financière est la leçon à retenir.
Idrissa Kéïta
SOURCE: Le Témoin