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Autrement dit : L’école en questions !

On n’étudie plus au Mali. C’est une réalité qui crève les yeux. Nos enfants, nos frères et nos sœurs passent le plus clair de leur temps, désormais, assis à la porte de la concession familiale ou au bout de la rue, à boire du thé, discuter de tout et de rien ou surfer sur internet sur leur téléphone (et regarder n’importe quoi) pour ceux qui ont la chance d’avoir un peu de forfait.

Cette déplorable situation dure depuis le début de l’année scolaire et ne fait que s’aggraver. On dirait que les enseignants et les étudiants se passent le mot. Si les premiers suspendent leur mot d’ordre de grève, les seconds réactualisent le leur.

À présent, on se demande ce que va devenir cette année scolaire car, ce sont tous les établissements scolaires qui sont concernés. À la grève des enseignants est venue s’ajouter, encore une fois, celle de l’AEEM qui fait de nouvelles revendications portant sur l’occupation de l’espace universitaire et, chose nouvelle, la mise sur le même pied d’égalité de tous les établissements.

Ce n’est donc pas compliqué, ils empêchent les établissements privés, aussi, à étudier. Explication : «Tant que les établissements privés (les fils de riches) étudient, le gouvernement ne prendra pas au sérieux les grèves». La solution au niveau de l’AEEM, c’est donc de faire sortir tous les élèves, souvent même, par la violence.

 

Résultat : depuis plusieurs jours, maintenant, aucun établissement ne dispense de cours sur toute l’étendue du territoire national et on va, malheureusement et inexorablement, vers une année «blanche», une année de perdue pour plusieurs enfants ; pour ne pas dire toute une génération.

La crainte d’une année scolaire creuse est d’autant plus grande et justifiée qu’aucune perspective heureuse en matière de solution à la crise actuelle ne se profile à l’horizon. Et le gouvernement et les syndicats d’enseignants et d’élèves, chacun campe sur ses positions. Comme si on ne se rendait pas compte de la gravité de la situation, on laisse la situation pourrir tous les jours un peu plus.

 

Makan Koné

Source: Libération

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