Le samedi 04 mars 2018 a pris fin la formation des femmes de l’Association des Sœurs Unies des Logements Sociaux de N’Tabacoro (ASULOST) en fabrique de savon et d’eau de javel. Entrant dans le cadre des activités du 8 mars, Journée Internationale des Femmes, cette cérémonie était présidée par Siaka Diakité, Directeur général adjoint de l’ANPE. On notait la présence des élus de la commune rurale de Kalabancoro et des notabilités.
L’atelier de formation dans les techniques de fabrication de savon et d’eau de javel s’inscrit dans la droite ligne de la politique des autorités visant à assurer l’autonomisation économique des femmes. Il a concerné vingt-cinq femmes.
La présidente de l’ASULOST, Mme Sacko Kadidiatou Kamissoko, a remercié l’ANPE pour son soutien à l’épanouissement de la femme au profit de la famille et de la société. « Les femmes de la cité ont été très honorées par ce geste inoubliable et nous comptons pérenniser cette action en sollicitant auprès de vos services d’autres formations dans différentes filières comme la couture, la teinture, la transformation agro-alimentaire », dira-t-elle. Pour la présidente de l’ASULOST, on ne peut pas parler de développement local sans l’implication sincère des autorités communales. C’est pourquoi, elle sollicite d’autres formations au sein de la commune rurale de Kalabancoro tout en espérant que cette action sera accompagnée de l’attribution si possible, d’une parcelle qui permettra d’ériger un centre de formation pour mieux bâtir le futur. « Nous, femmes de N’Tabacoro, sommes engagées et déterminées à jouer pleinement notre partition en faveur du développement de notre cité à travers les activités génératrices de revenus de concert avec l’Agence Nationale pour l’Emploi (l’ANPE) soucieuse de lutter contre la pauvreté dans les familles et partant au sein de la société entière. L’ANPE vient de former 20 femmes de l’Asulost en savonnerie, (savon lessive, savon kabacourouni Côte d’Ivoire, savon liquide et eau de javel) et d’offrir gratuitement des kits complets de fabrication de savon et des détergents. Chères bénéficiaires, en classe durant 10 jours de formation, le formateur a joué et bien joué sa partition. Vous repartirez bientôt les attestations en main. Ce sera votre tour de jouer et de mieux jouer pour prouver l’utilité de la démarche, car l’ANPE vous aura désormais ouvert à l’œil partout », a déclaré la présidente Mme Sacko Kadidiatou Kamissoko.
Et d’ajouter que la direction de l’ANPE et les formateurs ont fait leur preuve avec en plus, le souci constant de l’aboutissement heureux des efforts fournis. « Nous remercions sincèrement M. Souleymane Ongoiba, le grand formateur et ses assistantes qui n’ont ménagé aucun effort pour la réussite de l’encadrement technique de cette formation pendant les 10 jours ».
Quant au formateur, Souleymane Ongoiba, il s’est dit fier et heureux du choix porté sur lui pour former les femmes de l’ASULOST dans les techniques de transformation du savon. Selon lui, les participantes ont suivi la formation avec un intérêt particulier et ont apprécié la formation à sa juste valeur. A l’en croire, en plus de la formation, elles ont été initiées à la technique de vente et aux sources de revenus dont elles peuvent bénéficier après la production.
Selon Siaka Diakité, Directeur général adjoint de l’ANPE, cette activité de formation/insertion en fabrique de savon semi-moderne de dix jours, prévue dans le plan de travail annuel de l’ANPE et dans la feuille de route du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle, s’inscrit dans le cadre de l’autonomisation de la femme et de la célébration du 8 mars 2018.
« Au sortir de cette formation, les femmes de l’ASULOST doivent être promotrices d’une unité semi-industrielle de production de savon avec la vocation de satisfaire la demande de leur entourage, du quartier. Toute chose susceptible de générer des revenus les mettant à l’abri de la précarité financière et économique contribuant ainsi à leur autonomisation. Il leur appartient de veiller à la pérennité des kits de production que l’ANPE met à leur disposition. De même, les produits issus de la formation-insertion constituent un fonds de roulement à la condition d’en savoir faire bon usage. En choisissant ce créneau de formation, les femmes de l’ASULOST ne se sont pas trompées, dans la mesure où le savon est un produit qui s’écoule facilement comme du petit pain. Il existe encore une grande part de marché à conquérir à condition que leur savon soit de qualité. Elles vont diminuer ainsi le volume d’importation de savons étrangers qui envahissent le marché de consommation. L’ANPE ne s’est pas seulement contentée de les former, elle a décidé de les accompagner en dotant l’association de matériels complets (kit complet) et de matières premières nécessaires à la fabrication de savon pour un bon démarrage de vos activités ».
Dans le cadre de la mise en œuvre de son volet insertion par l’auto-emploi, l’ANPE, à travers son Département Formation Promotion de l’Emploi (DFPE) a développé une expertise dans le domaine de la promotion des moyennes, micros et petites entreprises. Elle a déjà installé plusieurs unités de fabrication du savon semi-industrielle à la suite des formations-insertions similaires à travers le pays et un suivi rigoureux est assuré par ses services techniques.
La cérémonie a été agrémentée par les notes musicales de l’artiste Mamou Sidibé.
Drissa Togola et Bintou Diarra
Elles ont dits ! : Mme N’Diaye Ramata Keïta « On a suivi une formation de qualité » Je suis très heureuse de bénéficier de cette formation car elle va me permettre de créer une petite entreprise pour subvenir à mes besoins. En plus je vais pouvoir former d’autres femmes à avoir une source de revenus. On a vraiment suivi une formation de qualité puisque d’habitude, la qualité du savon fabriqué n’était pas bonne, le dosage des produits chimiques n’était pas contrôlé mais, avec le formateur, un chimiste, nous avons bien compris les dosages. On a beaucoup appris dans ce domaine et c’est ce qui nous manquait. Maintenant, on sait mesurer la quantité des constituants pour améliorer les produits, qu’ils soient compétitifs sur le marché.
Mme Ouleymatou Maïga : « Nous allons former nos filles qui sont au chômage »
Pendant ces dix jours de formation, nous avons appris et personnellement, j’ai appris beaucoup de choses. On a fait des séances de transformation de savon, du savon liquide industriel ainsi que le savon kabacourouni et l’eau de javel. Ensuite le formateur nous a enseignées sur le plan commercial pour nous permettre de savoir comment vendre les savons après la production. Nous allons tirer un grand bénéfice de cette formation même si pour le moment on n’a pas tout maîtrisé. Nous allons pouvoir former nos filles qui sont au chômage et cela pourrait réduire les charges familiales. Au passage, je remercie la présidente de notre association d’avoir pris cette initiative. Former une femme, c’est former toute une nation. Vivement d’autres formations du genre.
Geneviève Dembélé : « C’est un trésor que l’ANPE et notre présidente nous ont donné »
Vraiment nous sommes très heureuses ! Nous avons appris la fabrication de savon. C’est un trésor que l’ANPE et notre présidente nous ont donné. Si tu apprends un métier à une personne, c’est comme si tu lui as donné du filet au bord du fleuve pour qu’il pêche du poisson. Nous allons travailler pour aider nos maris, c’est une source de revenu pour nous et pour notre famille. Au cours de cette formation, nous avons appris la fabrication du savon kabacourouni comme celui de la Côte d’Ivoire, le savon liquide et le savon de lessive. Donc Nous allons transformer les savons, les vendre pour subvenir à nos besoins, à ceux de nos maris et de nos enfants.
Mme Kadi Sira Cheick Kéïta, Promotrice du complexe scolaire « L’éveil » : Une jeune battante au service de l’éducation des enfants
Depuis trois ans, cette jeune dame aux multiples talents travaille d’arrache-pied pour faire du complexe scolaire « L’éveil », une référence. Chef d’entreprise, elle emploie plus de 12 personnes dont de nombreuses femmes.
Elle est jeune, joviale et pleine d’énergie. Mme Kadi Sira Cheick Kéïta, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est la promotrice du complexe scolaire « L’éveil » comprenant une crèche, un jardin d’enfants et une école primaire. Partie du néant, la jeune Kadi Kéïta ambitionne de bâtir un grand établissement scolaire où l’excellence rime avec la qualité. Son plaisir était de travailler pour son propre compte. « Au début, ce n’était pas facile. Le début de toute chose est difficile », lance-t-elle avec un large sourire, derrière son bureau, les yeux rivés sur un ordinateur. L’ingéniosité de sa promotrice permet au complexe « L’éveil » d’innover un programme qui intègre l’anglais et l’informatique très tôt dans l’apprentissage. En trois ans d’existence, le complexe scolaire a tissé des partenariats avec des écoles françaises et travaille en étroite collaboration avec la cité des enfants. « L’année dernière, le complexe scolaire L’éveil a remporté trois prix lors des activités organisés par la cité des enfants », nous a confié Kadi Kéïta.
Ambitieuse, elle travaille à agrandir le complexe scolaire. « On compte agrandir les locaux. Les travaux sont en cours. Des initiatives sont en cours pour recruter des enseignants de qualité à l’issue d’une sélection rigoureuse », souligne-t-elle. A cheval sur les principes de rigueur et de ponctualité, Mme Kadi Kéïta cultive l’excellence et travaille pour offrir une éducation de meilleure qualité aux enfants qui constituent, selon elle, l’avenir du pays.
Se prononçant sur la célébration du 8 mars, elle appelle les femmes à se battre et surtout à mieux s’occuper de l’éducation des enfants. « C’est une fête des femmes. J’appelle les femmes à se battre. J’appelle mes sœurs et mes mamans à mieux s’occuper de l’éducation des enfants pour aider leurs familles », affirme-t-elle. Pour elle, il suffit d’avoir la volonté, le courage pour avancer.
Kadi Keïta a une conscience claire du rôle de chaque citoyen dans le développement du pays et surtout la création d’emploi. « Si tu crées une entreprise, tu aides les autres, tu aides le pays. J’emploie plus de 12 personnes. Chacun gagne un peu », explique la promotrice du complexe scolaire « L’éveil ».
Grand défenseur des droits des tout-petits, passionnée de l’éducation des enfants, Mme Kadi Sira Cheick Kéïta est un exemple de bravoure qui fait honneur à la femme malienne.
Chiaka Doumbia
Source: Le Challenger