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Aurlus Mabélé : Un propulseur du Soukous

Bamako, 24 mars (AMAP) Le chanteur congolais, Aurlus Mabélé, décédé le jeudi 19 mars, à l’âge de 67 ans, des suites de la contamination au coronavirus, a propulsé le «Soukous», pendant 30 ans d’une carrière record et sur deux générations de fans.

Il est l’auteur de tubes qui sont dans la mémoire collective populaire, comme «Africa Mousso», «Femme ivoirienne», «Embargo», «Betty», «Asta De», «Loketo», «Vacances aux Antilles», «Sans frontières», «Waka Waka», etc. Il aura vendu plus de 10 millions d’albums dans le monde et aura contribué à faire connaître le «Soukous» hors des limites du continent africain. Accompagné par de guitaristes talentueux, Aurlus Mabélé a fait danser toute l’Afrique, toute la Caraïbe, sur des musiques et des rythmes typiques du «soukous».

Il se battait déjà depuis plusieurs années contre la maladie avant l’arrivée de cette pandémie. Mais la nouvelle de son décès a provoqué une grande tristesse chez les mélomanes maliens qui ont, pour la plupart, découvert la musique du chanteur dans les années 1980. Il s’était produit à plusieurs reprises à Bamako avec son groupe Loketo.

De son vrai nom Aurélien Miatsonama, Mabélé est né à Brazzaville en 1953 dans l’agglomération cosmopolite de Poto-Poto. Etudiant, il aborde la musique dans les années 70, marquées par la floraison d’orchestres, de chansons et de nouvelles danses. C’est la période où beaucoup d’adolescents, longtemps tributaires de l’influence des grands orchestres, vont chercher une voie pour de nouveaux styles.

En 1974, ensemble avec ses compatriotes tels que Mav Cacharel, Jean Baron, Pedro Wapechkado et autres, Aurlus Mabélé crée le groupe Ndimba Lokole. Il se confirme comme parolier qui évolue sur des thèmes sciemment instaurés pour plaire aux jeunes.

De Brazzaville, Aurlus Mabélé atterrit à Paris pour les études, mais c’est la musique qui l’emportera. En 1986, il fonde avec Diblo Dibala et May Cacharel le groupe  «Loketo». Il devient l’un des chefs de file du «Soukous», qui n’est autre qu’une variante plus rapide, avec l’apport de sons sortis de synthétiseurs et boîtes à rythmes, de la rumba congolaise des années 50, 60.

Dans les années 1990, Mabélé apportera une touche antillaise à sa musique, ce qui lui vaudra de connaître un certain succès aux Antilles, à l’instar d’un autre groupe congolais plus ancien, Les Bantous de la Capitale.

YD/MD (AMAP)

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