Au Mali, plus de la moitié de la population vit d’une agriculture soumise de nos jours aux dures épreuve des aléas climatiques (insuffisance de pluies, baisse des crues, entre autres). Cette situation est exacerbée par le sous-équipement, la pauvreté des terres et celle des producteurs. Pour aider les pouvoirs publics à inverser cette tendance l’USAID, à travers le Centre international pour le développement des engrais (IFDC), développe un projet baptisé « USAID FDP MD Project ». Cette initiative a pour objectif global de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et d’augmenter les revenus des petites exploitations agricoles et des agros-entrepreneurs ruraux. Elle s’appuie sur la diffusion à grande échelle de deux technologies agricoles innovantes pour minimiser le coût de la production et accroitre la productivité : la transformation de l’engrais en granulés et le placement profond de l’urée (PPU) sous le riz irrigué et la micro-dose (MD) sur le mil/sorgho.
« USAID FDP MD Project » est financé à hauteur de 1,5 milliard Fcfa pour une durée de trois ans (2014-2017). Il intervient dans les régions de Mopti, Ségou et Sikasso. En 5è Région, au regard des résultats concluants obtenus et pour permettre à un grand nombre de paysans de découvrir de visu l’apport des deux technologies agricoles innovantes, les responsables du projet ont initié des journées de visites commentées sur les parcelles de démonstration. Cette activité les a conduits au périmètre irrigué de Kamaga, dans le cercle de Mopti, à Bankass et à Dagawomina II dans la commune rurale de Kounari.
Le 28 septembre dernier, les populations de Dagawomina II ont accueilli la délégation de l’IFDC conduite par l’assistant du coordinateur national du projet basé à Mopti, Amadou Sissouma, accompagné du directeur général de l’Office Riz Mopti, Zakaria Camara. C’était dans le périmètre irrigué de l’association Jamadjigui des femmes de Dagawomina. D’une superficie de 6 ha, ce petit périmètre irrigué villageois (PPIV) est exploité par 217 femmes. La visite s’est déroulée en présence de l’adjoint du maire, Amadoun Djoum, et du représentant du chef de village, Koniba Karonta. On notait à l’occasion la mobilisation exceptionnelle de l’ensemble des productrices du périmètre autour de la présidente de l’association, Dédéou Faskoye, et du chef de casier, Salif Goïta.
A l’issue de la visite du périmètre, Amadou Sissouma a présenté les avantages comparatifs de la technologie introduite par le projet : la transformation de l’engrais en granulés appelé Bomboni et la technique de son application. « Avec l’application PPU (Placement profond de l’urée), le paysan utilise sur un hectare seulement 113 kg d’engrais au lieu de 200 kg à la volée », a-t-il expliqué.
Cette initiative de l’USAID et du Centre international pour le développement des engrais (IFDC), considérée, comme une pratique à succès, est très appréciée par les autorités régionales et les bénéficiaires qui n’ont pas manqué de le confirmer tout le long de leurs interventions.
La présidente de l’association des femmes Jamadjigui de Dagawomina, en plus de sa fierté devant le constat de l’évolution positive des plants, a souligné quelques préoccupations relatives à l’insuffisance de la superficie du périmètre et au problème d’acquisition d’une autre moto pompe.
Très satisfait de la contribution de l’IFDC et de l’engagement des femmes, le directeur général de l’Office riz Mopti, Zakaria Camara, a remercié le projet et tous les partenaires avant d’assurer les femmes qu’il avait pris bonne note de leurs doléances. C’est par une démonstration de transformation de l’engrais en granulés « bomboni » que la visite commentée a pris fin à Dagawomina II.
D. COULIBALY
AMAP- Mopti
source : Essor
