#Niger engagement contre la #France:
Ce vendredi 13 Décembre 2019,suite à une déclaration des étudiant(es) de l’Université de Zinder; le #drapeau de la #France a été déchiré à plusieurs morceaux par les étudiant(es).
Ils demandent le départ des français au Niger.
À Diffa (sud du Niger), le collectif des organisations de la société civile et le réseau des femmes et filles pour la paix et la sécurité se sont réuni dimanche 15 décembre et considérant la présence trouble des forces françaises au Niger
, a exigé le départ sans délai des forces françaises du Niger
et a rejeté l’idée d’une nouvelle coalition des forces étrangères au Sahel sous prétexte de lutte contre le terrorisme
.
Au Mali, le chanteur Salif Keita a diffusé une vidéo de 4 minutes où il apostrophe le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et où il déclare, entre autres, que si tu as peur de dire la vérité à la France, […] quitte le pouvoir, celui qui n’a pas peur le prendra, tu passes ton temps à te soumettre à ce petit Emmanuel Macron, c’est un gamin. […] Tu n’es pas au courant que c’est la France qui finance nos ennemis contre nos enfants ?
L’ambassade de France a beau avoir dénoncé des propos au caractère infondé, diffamatoire et outrancier
, la vidéo a été vue 856 000 fois !
Détermination française
Il ne s’agit pas pour la France de décider s’il faut ou non se retirer de ce théâtre d’opérations où l’engagement sera long. Paris, tout en reconnaissant que la solution n’est pas que militaire, estime que la menace globale est grande et durable. Dimanche 15 décembre, Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, a ainsi rappelé que les groupes terroristes du Sahel, liés notamment à l’organisation État islamique (EI), sont en train de constituer un arc
vers le Tchad et le Nigeria, qui pourrait remonter
jusqu’au Proche-Orient.
Cette position a été renforcée par le général Lecointre, chef d’état-major des armées, la semaine dernière, lors de sa visite aux troupes françaises déployées au Sahel : Nous sommes ici pour assurer notre sécurité pour les 30 ans qui viennent car si nous laissons le chaos s’installer, les États sahéliens vont s’effondrer sur eux-mêmes, laisser la place à l’État islamique, ce qui provoquera une pression migratoire sur l’Europe, avec tous les risques populistes que cela entraînera
.
Le ministre des Affaires étrangères a, par ailleurs, balayé les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux au Sahel concernant la force Barkhane et sa raison d’être, certains accusant les forces françaises de défendre avant tout des intérêts tricolores dans la région.
J’y vois relativement peu d’intérêts économiques français, en tout cas pas d’intérêts économiques qui nécessiteraient une intervention militaire et ce n’est pas notre genre,
a-t-il lancé. Nous sommes là-bas essentiellement, uniquement pour combattre le terrorisme
.
Malgré toute sa détermination, Paris ne cache plus son agacement. La France repensera son positionnement militaire
au Sahel si les pays de la région ne lèvent pas certains malentendus
concernant notamment la montée d’un ressentiment anti-français
, a ainsi récemment affirmé Jean-Yves Le Drian.
Les régimes locaux fermes
D’où l’invitation d’Emmanuel Macron aux cinq présidents africains de le rencontrer à Pau. Mais cette invitation en France a été vue comme une convocation
et est mal passée. Certains Sahéliens, comme l’ancien ministre des affaires étrangères burkinabè Ablassé Ouedraogo ont trouvé le ton du président français agacé et agaçant, voire autoritaire
. Mais, ajoute-t-il, il faut reconnaître que par cet acte, le président français tape du poing sur la table et met nos gouvernants face à leurs responsabilités, à leurs incohérences et à leurs inconséquences
.
Pour parler d’une seule voix, les chefs d’État du G5 Sahel (Rock Marc Christian Kaboré du Burkina-Faso, Idriss Deby du Tchad, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed El-Ghazouani de la Mauritanie et Issoufou Mahamadou du Niger, Ibrahim Boubacar Keïta du Mali) ont décidé de se retrouver dimanche 15 décembre à Niamey (Niger) et de prendre collectivement la mesure de la dégradation de la situation sécuritaire.
Le président nigérien Issoufou Mahamadou a ouvert les débats en rappelant que dans le combat contre le terrorisme nous avons besoin, non pas de moins d’alliés, mais de plus d’alliés. C’est le sens de notre appel, plusieurs fois renouvelé, à la mise en place d’une coalition internationale de lutte contre le terrorisme dans le Sahel et le bassin du lac Tchad. C’est le sens de notre souhait de placer, sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, la force conjointe du G5 Sahel. C’est également le sens de notre demande de renforcement du mandat de la MINUSMA
.
Pas de positionnement clair
Sans citer la France ou revenir sur les attaques dont Paris fait l’objet, il a toutefois salué la mise en place prochaine de l’opération
Takouba
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ui permettra, avec la mobilisation des forces spéciales européennes de renforcer l’opération Barkhane. C’est le lieu aussi de saluer la décision des chefs d’État des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) d’allouer 100 millions de dollars à trois pays membres de notre organisation. Nous fondons l’espoir que le prochain sommet ordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui se tiendra dans quelques jours à Abuja [Nigeria], permettra de mettre à la disposition du G5 Sahel les ressources annoncées à l’occasion du sommet extraordinaire tenu à Ouagadougou [Burkina Faso], le 13 septembre dernier.
La déclaration finale de 5 pages ne mentionne pas non plus la France. Emmanuel Macron, qui a demandé aux dirigeants du G5 Sahel de clarifier
leur position sur la présence de troupes françaises dans leurs pays, et d’assumer
publiquement le fait qu’elles s’y trouvaient à leur demande, et non pas pour des visées néocoloniales
, n’y a certainement pas trouvé de réponses à ses questions.
Le malaise persiste donc et la défiance reste de mise. La future réunion de Pau risque d’être tendue.
Source: Ouest France