Les assaillants ne laissent aucun villageois sortir ni entrer. OCHA craint une crise humanitaire au village de Farabougou. Des négociations seraient en cours.
La région de Ségou dans le centre du Mali est le théâtre de nouvelles scènes de violence qui ont fait au moins cinq morts. Cette tension a pris une tournure dramatique le week-end dernier quand des hommes armés ont pris le contrôle du village de Farabougou et ont assiégé les habitants.
Le marché de bétail de la région n’a pas fait le plein, dimanche (11.10.2020), en raison justement de la tension qui prévaut. Les assaillants ne laissent aucun villageois sortir ni entrer. Les services de sécurité maliens n’ont pas encore réussi à libérer les habitants du village de Farabougou. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu, OCHA, est inquiet pour les habitants assiégés.
La situation n’est pas encore sous contrôle
Selon N’Golo Diarra, chargé des affaires humanitaires pour OCHA dans la région de Ségou, “la situation à ce jour est encore complexe puisque le village de Farabougou est, on peut dire sous blocus”.
Pour le moment, explique-t-il encore, “on n’a pas l’idendité de ces hommes armés… dans la zone, il y a plusieurs groupes armés qui circulent”.
Contacté par la Deutsche Welle, le gouverneur de la région de Ségou, Alassane Traoré, ne pouvait pas faire de commentaires dans l’immédiat mais il aurait organisé une rencontre lundi sur la situation.
Ces violences font suite à l’enlèvement, lors de la foire hebdomadaire du village de Farabougou, d’une vingtaine de personnes, dont neuf étaient retenues depuis. A la suite de cet enlèvement, les ravisseurs, des djihadistes présumés, encerclent Farabougou, selon les responsables locaux cités par l’AFP.
“Le village est coupé du pays par les terroristes qui ont bloqué toutes les voies d’accès”, a déclaré le chef de village, Boukary Coulibaly dont les propos sont rapportés par l’AFP.
Le centre du Mali est pris dans un tourbillon de violences depuis l’apparition en 2015 dans cette région d’un groupe jihadiste mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté au sein de sa communauté.
Les affrontements se sont multipliés depuis entre les Peuls, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs “groupes d’autodéfense” notamment en s’appuyant sur les chasseurs traditionnels “dozos”.
DW