LA COORDINATION DES EX-REBELLES DENONCE L’OPERATION MENEE PAR LA FORCE BARKHANE
Dans le cadre de ses opérations de traque des terroristes, la force française Barkhane a mené à Menaka une opération sur le terrain au Nord-Mali. Cette opération a permis d’interpeller plusieurs personnes parmi lesquelles Si guida Ag MADIT, chef de tribu. Il serait le coordinateur de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). En plus de Si guida Ag MADIT et plusieurs autres personnes ont été interpellées au cours de cette opération. Des armes et des véhicules sont saisis dans le domicile du notable de la région. Ce qui a suscité une colère noire des membres de l’ex-rébellion armée. Le Comité directeur a réagi vivement à la situation. Voici la teneur du communiqué relatif à l’assaut de la force Barkhane au domicile du coordinateur :
« La coordination des mouvements de l’Azawad informe l’opinion nationale et internationale que, dans la matinée du lundi 12 octobre 2020, aux environs de 3 heures du matin, un détachement de la force française Barkhane a encerclé le domicile de monsieur Siguidi Ag MADIT, élu local, chef de tribu et coordinateur du bureau régional de la CMA à Ménaka. « Cette opération s’est soldée par son interpellation ainsi que celle de dix membres de sa famille dont de vielles personnes. Trois véhicules, une dizaine d’armes du personnel de sa sécurité et une somme d’argent ont été emportés. La CMA a aussitôt engagé des discussions avec le commandement de la force Barkhane et a obtenu la libération de monsieur Siguida ainsi que de 9 de ses compagnons.
« Tout en condamnant ces actes d’humiliation des personnalités respectées par tous, la CMA souhaite avoir des clarifications pour ce nième acharnement contre Siguida Ag MADIT, grand dignitaire de la région et demande une réparation morale à son endroit. « La CMA demande également la libération de M. Almamoud Ag AGHALY qui reste toujours en détention, ainsi que la restitution de l’argent et des armes emportés lors de cette opération. « Enfin la CMA exprime sa disponible au dialogue permanent avec l’ensemble des forces nationales et internationales présentes sur le terrain et les appellent à plus de retenue et de discernement pour ne pas se tromper d’ennemis ni d’objectifs.»
Cette réaction peut être qualifiée de menace de la part des membres de l’ex-rébellion armée. Ce qui peut susciter l’étonnement dans cet imbroglio, c’est la quantité d’armes découvertes lors de l’opération dans un domicile privé. Le domicile du coordinateur est-il un camp pour servir de dépôt d’un arsenal de guerre aussi important que ce qui a été découvert par Barkhane ? Des zones d’ombre subsistent qu’il importe d’expliquer.
LAYA DIARRA
Le Soir de Bamako