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Au Burkina Faso : Quelle solution de sortie de crise ?

Au Burkina Faso, le renversement du pouvoir de transition par le Régiment de la sécurité présidentielle (Rsp), le jeudi 17 septembre, un acte condamnable à tout point de vue, plonge le pays dans l’incertitude sur son avenir immédiat.

general Gilbert Diendere chef coup etat burkina fasoAprès les condamnations, il faut regarder la réalité en face. Le pouvoir de la transition, celui du peuple et de l’insurrection des 30 et 31 Octobre 2014, a été brutalement désarçonné par le Rsp qui s’est installé au palais de Kosyam, en prononçant la dissolution des organes de la transition issus peuple burkinabé, il y a un peu moins d’un an.

Comment ramener le pays de l’homme intègre dans un processus de normalisation, dans la voie de la démocratie pluraliste ? La chasse du président Compaoré du pouvoir en Octobre 2014, a coûté cher (en sang et âmes) au peuple, qui fait l’amer constat de se retrouver subitement à la case départ, après une année de ce processus. Pire, les démocrates savent et apprécient le prix qu’il leur revient de payer en moins d’un an, s’il faut choisir de faire partir le Rsp par les mêmes moyens utilisés contre Blaise Compaoré : la rue. Une mission à méditer plus d’une fois.

Comme dans le cas du Capitaine Amadou Haya Sanogo du Mali en 2012, moins aguerri que le Général Gilbert Djendéré en 2015, le leadership au Burkina et africain a raisonnablement opté pour le dialogue, la médiation, qui est à mesure de produire des fois, le miracle. Plutôt le langage des hommes que celui de la poudre. Et le Général putschiste Diendéré le sait très bien qu’un compromis avec les acteurs de la vie politique de son pays, sous l’égide de médiateurs africains, vaut mieux qu’un bon procès, un verdict de la Cour pénal internationale (CPI). Dix morts sont décomptés. Les présidents Thomas Boni Yayi du Bénin et Macky Sall du Sénégal doivent être les bienvenus au Burkina Faso, et surtout, être de bon messagers pour non seulement les putschistes, mais aussi pour la transition et le peuple du Faso. Mais que négocier ?

Que peut céder contre des usurpateurs du pouvoir, un peuple insurgé qui a arraché de lutte sa victoire en 2014 ? Et que doit céder un Régiment spécial de la présidentiel, hyper puissamment armé et sous menace de dissolution, de radiation et dont des figures risquent d’être honnis, bannis, exclus à jamais du jeu politique, après plus de 30 années d’ancrage dans les rouages du pouvoir ? C’est la mission difficile des deux présidents Boni et Sall. Le dernier sursaut contre l’humiliation de l’exclusion semble avoir été le déclic, le détonateur qui a poussé les hommes de Diendéré, à aller au coup de force, puis au coup d’Etat. Car le Conseil des ministres interrompu devait non seulement dissoudre le Rsp, mais aussi élever le lieutenant-colonel Isaac Zida au grade de Général.

Le Général Diendéré sait cependant que sa marge de manœuvre est limitée dans le temps et dans l’espace. Mais suivant une démarche inclusive et plus réaliste, les médiateurs doivent aller vite. Si l’ouverture du processus électoral aux anciens dignitaires du pays peut permettre au Burkina Faso de retrouver la sérénité et de préserver des vies humaines, alors la médiation doit explorer la voie des élections inclusives et y aller le plus tôt possible. C’est un président élu qui aura désormais sa place à Kosyam et non des hommes en kaki. Seulement les négociations s’avèrent plus corsées que ne l’avait imaginé Thomas Boni Yayi qui promettait une issue rapide.

  1. Daou

 

source : Le Républicain

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