Le président de la République, Roch Marc Christian Kaboré, a appelé « le peuple burkinabé à rester toujours debout dans cette lutte de longue haleine contre le terrorisme. »
C’est l’attaque la plus meurtrière jamais subie par l’armée burkinabée depuis 2015. Le dernier bilan donné par les autorités après l’attaque, lundi 19 août, du détachement militaire de Koudougou, dans la province du Soum, s’établit à vingt-quatre morts, sept blessés et cinq disparus.
Dans sa première réaction publique, un jour et demi après l’attaque, le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, a appelé mardi « le peuple burkinabé à rester toujours debout dans cette lutte de longue haleine contre le terrorisme ». « Le Burkina Faso ne cédera pas une partie de son territoire, dussions-nous tous y laisser notre vie », a-t-il ajouté dans un tweet.
Attaque à l’aube
Rien n’a filtré du « conseil de défense extraordinaire » qui s’est tenu mardi au palais présidentiel à Ouagadougou, selon une source sécuritaire. D’après cette source, ce sont « plusieurs dizaines de terroristes à bord de motos et de pick-up » qui ont attaqué le camp, lundi à l’aube :
« C’est visiblement une attaque bien préparée et coordonnée par plusieurs groupes terroristes. Ils ont tiré à l’arme lourde sur le camp de base, notamment des roquettes qui ont incendié plusieurs installations, des moyens roulants et de l’armement. »
Jusque-là, la plus grave attaque djihadiste perpétrée contre l’armée burkinabée avait fait douze morts à Nassoumbou, dans la même province du Soum, en décembre 2016. Une quarantaine d’assaillants, là aussi à bord de pick-up et de motos, avaient attaqué un poste militaire situé à une trentaine de kilomètres du Mali. L’armée burkinabée avait aussi subi un revers sans précédent en mars 2018, quand une attaque djihadiste avait dévasté son état-major général, en plein centre de la capitale, Ouagadougou, faisant huit morts.
« Le gouvernement Dabiré a complètement échoué »
Pays sahélien d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso s’enfonce depuis quatre ans et demi dans une spirale de violences, attribuées à une douzaine de groupes djihadistes, certains affiliés à Al-Qaida et d’autres à l’Etat islamique. Les attaques islamistes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le nord et l’est du pays, ont fait plus de 500 morts ces dernières années.
Le principal parti d’opposition du Burkina Faso, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), a demandé mardi la démission du gouvernement, le jugeant incapable de faire face à la situation. « Le gouvernement Dabiré a complètement échoué. » « L’UPC demande la démission pure et simple du gouvernement », « et la nomination (…) d’une nouvelle équipe qui aura pour mission première la défense de l’intégrité territoriale et la sécurité des Burkinabés », a déclaré le mouvement dans un communiqué.
A la mi-juillet, les autorités burkinabées ont prorogé de six mois l’état d’urgence, en vigueur depuis décembre 2018 dans plusieurs provinces du pays. Quelque 238 000 personnes ont dû fuir leurs foyers au Burkina en raison de ces violences, selon un bilan publié le 15 août par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Source: lemonde