Les bureaux de vote ont fermé au Bangladesh. Le scrutin législatif très contesté de ce dimanche s’est déroulé dans un climat de grande violence, un bilan provisoire de la police faisant état de 22 morts. Le scrutin, boycotté par l’opposition, risque d’être marqué par une très faible participation. Le parti au pouvoir, la Ligue Awami, est certain d’être réélu avant même d’attendre les résultats annoncés en principe lundi, mais la tension est à son paroxysme dans ce pays, qui connait une des pires crise politique de son histoire récente.
Plus de 200 bureaux de vote attaqués, des milliers d’opposants dans les rues, des bulletins saisis : malgré la mobilisation de 375.000 agents des forces de l’ordre et de 50.000 soldats, le bilan des victimes continue à s’alourdir.
Deux personnes qui protégeaient des bureaux de vote ont été battues à mort et plusieurs militants de la coalition d’opposition menée par le Parti Nationaliste du Bangladesh ont été abattus par la police qui affirme de son côté s’être défendue contre « des milliers de manifestants armés de cocktails Molotov » dans certaines circonscriptions, rapporte notre correspondant régional Antoine Guinard.
Seul véritable enjeu, la participation
Plusieurs centaines de personnes sont mortes ces derniers mois dans des heurts désormais quotidiens. La Première ministre Sheikh Hasina avait refusé la mise en place d’un gouvernement technique pour assurer la transparence du scrutin, un système qui fonctionnait depuis plus de vingt ans au Bangladesh. D’où le refus de l’opposition d’y prendre part.
Entre le boycott et les violences, de nombreux bureaux de vote sont restés déserts et le taux de participation risque d’être faible. C’est le seul enjeu d’un scrutin joué d’avance. Dans plus de la moitié des circonscriptions, le candidat du pouvoir a en effet été élu faute d’adversaire.
Selon les observateurs, la crise politique et les violences qui l’accompagnent risquent de prendre une nouvelle ampleur.
rfi