Le Karité a un fort potentiel pour atténuer le changement climatique. C’est ce que révèle une étude publiée le 27 avril dernier par l’Alliance Globale du Karité (AGK) et le Bureau régional pour l’Afrique de la FAO. Ladite étude est intitulée ‘’la filière karité, principal moteur de fixation du carbone favorable aux pauvres en Afrique de l’Ouest’’. Elle a pour objectif d’évaluer la contribution de la chaîne de valeur du karité à l’atténuation du changement climatique, à la résilience climatique et à l’impact socioéconomique. La recherche a exploité l’outil EX-ACT Value Chain (EX-ACT VC), développé en 2016 par la FAO.
Les travaux révèlent que la chaîne de valeur du karité fixe 1,5 million de tonnes de CO2 chaque année en Afrique de l’Ouest. Par rapport aux volumes de production, chaque tonne de karité produite a une empreinte carbone négative de 1,04 tonne de CO2. Aussi, selon l’étude, l’augmentation de la population d’arbres de 7 millions d’arbres par an sur 14 ans porte le CO2 fixé à environ 9 millions de tonnes par an, conduisant à un impact de fixation du carbone agrégé de 180 millions de tonnes de CO2 sur 20 ans.
La valeur actuelle nette de cet investissement est de 1,9 milliard de dollars américains, ce qui se traduit par un taux de rendement interne de plus de 100% en tenant compte des investissements publics et privés. Au-delà de son impact sur le climat, la chaîne de valeur du karité est une activité essentielle génératrice de revenus pour les femmes des zones rurales. « En 2018, chaque journée de travail a généré 1,9 dollar américain de valeur ajoutée pour les femmes.
L’amélioration de la productivité des collectrices et l’agrandissement des parcs à karité peuvent augmenter le revenu brut par femme collectrice à 167 USD / an ; soit 2,30 USD de valeur ajoutée par jour de travail, en tenant compte de la saisonnalité. « Investir dans la chaîne de valeur du karité est la clé pour assurer un monde meilleur pour les générations futures. Alors que le monde cherche des solutions innovantes et durables pour protéger notre planète, je voudrais inviter les secteurs public et privé à unir leurs forces pour protéger et régénérer nos parcs à karité », a souligné Badiè Marico, Président de l’Alliance Globale du Karité.
Pour sa part, Louis Bockel (PhD), économiste chargé du soutien aux politiques au sein du Bureau régional de la FAO pour l’Afrique a dit que l’institution est « fière de contribuer à dévoiler la chaîne de valeur du karité en tant que moteur de fixation du carbone en faveur des pauvres en Afrique de l’Ouest ».
Adam DIALLO
Source: Bamakonews