En Chine, le chef militaire du Xinjiang a été limogé après l’attentat de la place Tiananmen à Pékin. Il a été exclu des rangs du Parti communiste, et devrait bientôt être démis de ses fonctions, rapporte le quotidien du Xinjiang. Cette sanction intervient moins de six jours après l’explosion d’une voiture devant les portes de la Cité interdite
Avec notre correspondante à Pékin, Delphine Sureau
Peng Yong avait pris le commandement militaire du Xinjiang en juillet 2011. Ce général de 59 ans avait pour mission de renforcer la lutte contre les trois grandes peurs de Pékin dans cette région où vit la minorité musulmane des Ouighours : le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme religieux.
Aucune raison officielle
En octobre, une centaine de personnes accusées de promouvoir la guerre sainte sur internet ont été arrêtées par la police. Mais les services de sécurité ont échoué à déjouer l’attentat de lundi dernier, toujours non revendiqué. Trois Ouighours avaient précipité leur voiture chargé de bidons d’essence contre les portes de la Cité interdite.
Cinq suspects ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés, selon la CCTV, la télévision d’Etat, d’avoir préparé cet attentat depuis le mois de septembre. Peng Yong paierait donc ici son manque de clairvoyance, même si le quotidien du Xinjiang, qui annonce son limogeage, n’en donne pas les causes exactes. L’attentat constitue en effet un revers cuisant par l’appareil sécuritaire chinois.
Depuis l’attaque de lundi – qui a fait cinq morts, dont les trois occupants du véhicule, et quarante blessés – les coups de filets dans cette province de l’Ouest chinois n’en finissent pas : le Congrès mondial ouighour, voix de la minorité à l’étranger, a recensé plus de cinquante arrestations ces derniers jours.
Source : RFI