Naréna, Cercle de Kangaba – Bamada.net | Une attaque d’une rare violence a frappé la localité de Naréna, dans la région de Koulikoro, tôt dans la matinée du lundi 12 mai 2025, ciblant principalement des sites d’orpaillage artisanal exploités par des ressortissants chinois. Située à environ 86 kilomètres de Bamako sur la route de Siby (RN5), cette zone aurifère est devenue en quelques années un pôle d’attraction économique autant qu’un foyer de tension sécuritaire.

Un assaut violent et ciblé

Bamada.net-Selon des sources locales jointes par Bamada.net, l’attaque s’est produite aux environs de 5 heures du matin, alors que les activités minières s’apprêtaient à commencer. Des individus lourdement armés, soupçonnés d’appartenir à des groupes djihadistes, ont investi le site dans une attaque fulgurante, incendiant plusieurs machines et équipements miniers utilisés pour l’extraction de l’or.

Le bilan provisoire fait état de plusieurs blessés parmi les ouvriers présents, mais des cas d’enlèvements et de morts sont également évoqués, sans confirmation officielle à l’heure où nous mettons sous presse. Les dégâts matériels sont considérables : broyeurs, concasseurs, générateurs électriques et engins de terrassement ont été réduits en cendres par les flammes allumées par les assaillants.

Une attaque qui relance les inquiétudes sécuritaires dans le Mandé

La région du Mandé, historiquement paisible, est depuis quelques années le théâtre de nouvelles incursions violentes, souvent menées par des groupes armés non identifiés, mais que les autorités et les observateurs associent aux réseaux djihadistes opérant dans le centre et le nord du pays, et désormais en progression vers le sud.

Ce raid contre un site minier étranger, dans une zone à forte concentration artisanale, traduit un changement manifeste de stratégie de ces groupes armés. Face à l’intensification des opérations militaires des Forces Armées Maliennes (FAMa) dans leurs bastions traditionnels, les terroristes déplaceraient progressivement leur zone d’action pour s’en prendre à des cibles économiques, dans le but de déstabiliser le tissu local, semer la peur et entraver l’activité productive.

Une menace pour l’exploitation aurifère artisanale et industrielle

L’or représente aujourd’hui plus de 70 % des recettes d’exportation du Mali, ce qui fait de ce secteur un levier central de l’économie nationale. Or, de plus en plus, les sites d’exploitation — qu’ils soient artisanaux ou industriels — deviennent la cible de violences armées, de rackets ou d’attaques frontales.

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Les ressortissants chinois, très présents dans les zones rurales aurifères, notamment dans le Mandé, Yanfolila, Kolondieba ou encore Kangaba, sont régulièrement signalés comme exploitants directs ou partenaires dans des projets miniers locaux. L’attaque de Naréna est donc non seulement une tragédie humaine, mais aussi une alarme pour les investissements étrangers dans ce secteur jugé stratégique.

Réaction attendue des autorités

Au moment où nous publions cet article, aucune déclaration officielle n’a encore été rendue publique par les autorités militaires ou administratives. Toutefois, des sources au sein de la gendarmerie de Kangaba indiquent que des unités ont été dépêchées sur le terrain pour sécuriser la zone et procéder à une évaluation des pertes humaines et matérielles.

Des témoins affirment également avoir vu des hélicoptères de reconnaissance survoler la zone, ce qui laisse penser à une riposte imminente des FAMa, voire à l’ouverture d’une enquête sur les circonstances exactes de cette attaque et sur les mobiles précis des assaillants.

Un climat d’inquiétude dans les zones minières

Depuis plusieurs mois, des alertes répétées faisaient état d’un risque croissant d’expansion de la menace terroriste vers les régions aurifères du sud-ouest. Des attaques similaires, bien que moins médiatisées, ont été signalées dans des zones reculées de Kolokani, Kangaba ou Yanfolila, avec pour conséquences des départs massifs d’orpailleurs, des fermetures précipitées de sites et une forte pression sur les communautés locales.

Le drame de Naréna risque donc d’avoir un effet domino sur la filière aurifère locale, en détournant les investisseurs, en alimentant la psychose dans les zones rurales et en déstabilisant davantage des localités déjà fragiles sur le plan social et économique.

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Ladji Djiga Sidibé

Source: Bamada.net