Même si depuis plusieurs mois aucune attaque n’avait été lancée sur Gao, on savait sur place que tout risque n’était pas écarté. Il y a un mois, les jeunes de la ville avaient manifesté contre le retour des jihadistes dans la ville.
Même si depuis plusieurs mois aucune attaque n’avait été lancée sur Gao, on savait sur place que tout risque n’était pas écarté. Ce week-end les pécheurs et les conducteurs de pinasses ont reçu l’interdiction de circuler sur le fleuve dans Gao le soir. Au-delà de cette heure, toute embarcation qui se déplace est désormais considérée comme suspecte. L’alerte avait été donnée en aout par les populations. Une centaine de jeunes du 4e quartier de Gao avaient même marché pour dénoncer le retour des citoyens arabes, les accusant d’être ralliés aux groupes armés islamistes qui avaient occupé la ville.
Selon les organisateurs de la manifestation, des citoyens arabes s’étaient ralliés aux islamistes terroristes lors de l’occupation de Gao. « Ceux-ci retournent en tenues civiles et se pavent comme si de rien était. En plus, certains des alliés des Moudjahidines qui étaient arrêtés par les forces de l’ordre, ont été libérés moyennant de l’argent. C’est pourquoi nous avons marché pour dénoncer ces situations », ont-ils dit. « Si les autorités régionales ne s’impliquent pas pour arrêter le retour des alliés des islamistes dans la ville, au-delà d’un délai de trois jours, nous allons nous-mêmes les agresser physiquement », ont-ils déclaré. Une campagne de sensibilisions les avait dissuadés de passer à l’action. Mais, aujourd’hui, la tournure des choses semble leur donner raison.
En tout cas, depuis lundi, la ville de Gao est sous haute surveillance. Autour du gouvernorat et de la préfecture, la sécurité a été renforcée, tout comme à certains points d’entrée et de sortie de la ville où des blindés ont fait leur apparition. Les différents lieux d’impacts ont aussi été sécurisés dans la journée pour vérifier qu’aucune charge non explosée ne s’y trouvait encore. Il y a dix jours, un attentat suicide à Tombouctou a tué deux civils, quatre kamikazes et blessé sept soldats maliens. L’attentat avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Rassemblés par YC
Source: L’Indicateur du Renouveau