
Ce soir du 21 mars 2016, soit quatre mois après l’attentat terroriste du Radisson Blu, à Bamako, une fusillade a éclaté dans le même quartier de la capitale malienne, visant cette fois un camp d’entraînement militaire de l’Union européenne. Parmi les acteurs de cette attaque, un jeune homme de 18 ans, originaire de la ville de Ségou, laissant derrière lui deux parents qui ne comptent que sur l’élevage de caprins pour survivre et qui comptaient pourtant sur leur progéniture.
«Une chose est sûre, cette attaque a pour unique motif de dissuader l’UE et ses partenaires qui soutiennent le Mali dans la lutte contre le terrorisme», explique Bakary Samb, spécialiste des questions terroristes.
Interrogé en marge d’une table ronde sur le thème « Jeunes, démocratie et sécurité en Afrique’’ à l’initiative du Codesria, le Dr Samb ajoute : «Cette fois ci, les terroristes ont changé de méthode et de tactique et s’attaquent frontalement à un camp de formation».
Ce faisant, il décèle aussi pour le déplorer, le jeune âge des assaillants, dont l’un d’entre eux a péri, laissant derrière lui une famille meurtrie.
«C’est inimaginable ce procédé d’Aqmi. Il faut qu’il nous laisse sains et saufs nos enfants», martèle Khady Guèye, professeur d’Histoire dans un lycée de la place.
Des parents dans le désarroi
Elle rejoint presque le porte-parole de l’armée malienne. « Il faut déplorer une nouvelle attaque terroriste à Bamako. Les forces de l’ordre maliennes conjuguées aux militaires de la Minusma (la Mission de l’ONU au Mali) sont sur place et la situation est en train d’être gérée », a-t-il poursuivi.
«Cette juvénilisation des auteurs des attaques est à condamner et à mettre fin. Il faut que cela cesse. Les jeunes doivent aller à l’école et non dans les bastions terroristes», affirme le Professeur Nkolo Foé (Université de Yaoundé I).
L’avis est partagé par Slehedine Ben Frej de l’Université de Tunis qui suggère une bataille rude et commune pour exempter la jeunesse de l’idéologie terroriste.
Selon des témoignages recueillis auprès de confrères journalistes maliens, le jeune assaillant qui a perdu la vie dans cette attaque serait âgé de 18 ans, et né de parents pauvres qui ont investi le peu de moyens tirés de l’élevage pour sa scolarité.
Hélas, le jeune homme sera détourné du chemin de l’école par un ami qui s’engageait aux côtés des rebelles du Nord Mali. Une belle leçon pour encore éveiller les jeunes africains qui souhaiterais rejoindre les groupes terroristes.
TE/APA
2016-07-02 11:51:34