Après avoir fait observé une minute de silence en mémoire des disparus durant cette crise sécuritaire, le président de l’Assemblée Nationale, Moussa Timbiné, dira que voici maintenant 5 ans, cet accord pour la paix a été signé et constitue « un chantier né d’un consensus sur la nécessaire évolution de la gouvernance du Mali vers plus de pouvoirs et de moyens aux collectivités territoriales ». Et de se féliciter de la tenue de cette journées d’échanges parlementaires comme cadre de réflexions des élus du peuple. « Je voudrais vous indiquer que l’initiative de ces journées d’échanges procède de l’engagement constant de notre Institution à être au cœur de la gestion des préoccupations des populations maliennes, singulièrement les questions sécuritaires et de vivre ensemble qui demeurent, comme vous le savez, l’urgence de toutes les priorités nationales », a-t-il déclaré. Avant de souligner que l’occasion est bonne pour réitérer ses sincères remerciements à la République sœur d’Algérie, à la Communauté internationale ainsi qu’à toutes les parties prenantes, qui ont concouru à la concrétisation de l’Accord et qui œuvrent à sa mise en œuvre, malgré les difficultés de parcours.
Pour le président de l’Hémicycle, les espoirs nés de la signature de l’Accord par les populations maliennes font que l’Assemblée nationale est obligée de suivre constamment et avec un intérêt particulier toutes les questions se rapportant à son application idoine. « Pour ces diverses raisons, nous avons souhaité que toutes les composantes de l’Accord soient passées en revue au cours de ces deux jours d’échanges ; cela, pour permettre non seulement aux députés de la 6ème Législature et aux autres participants d’être au même niveau d’information et de s’approprier le contenu du document afin de mieux appréhender leurs rôles dans la mise en œuvre des réformes envisagées. Il reste entendu que l’Assemblée nationale se réjouit de toutes les avancées déjà enregistrées dans l’application de l’Accord parmi lesquelles l’arrêt des combats entre l’armée malienne et les groupes armés, le retour progressif de l’administration dans les régions du Nord, la mise en place des autorités intérimaires et le démarrage du processus de DDR », a-t-il indiqué.
Et de préciser que la représentation nationale demeure plus que jamais déterminée à s’acquitter, avec diligence, de toutes ses obligations visant à accélérer le processus. « Le vote de la loi sur l’entente nationale et celui relatif au développement des régions du nord du Mali, entre autres, rentrent d’ailleurs dans ce cadre », a-t-il relevé.
Et l »élu de la commune V du district de Bamako d’ajouter que le sens profond de cet atelier doit être « une invite à plus d’actions, à plus d’engagements et à plus de sacrifices pour recoudre notre tissu social et amorcer sereinement le chemin du développement national ». Non sans manquer d’exprimer son espoir de voir des échanges interactifs permettant de « jauger l’évolution réelle du processus de paix dans notre pays afin que vous soyez désormais des acteurs avertis de sa réussite ».
Avant l’intervention du titulaire du Perchoir, le Représentant du chef de la MINUSMA, Bruno Mpondo a mis l’accent sur l’esprit qui a prévalu à la signature de l’Accord, un esprit de paix, de dialogue et de réconciliation. Il a aussi insisté sur les principes directeurs de la conclusion de cet Accord. Il s’agit de l’unicité de l’Etat malien, le respect de l’intégrité du territoire, le respect de la laïcité de l’Etat et de son caractère républicain, le respect de sa souveraineté.
Le Représentant onusien, Mahamat Saleh Annadif, empêché, l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger prône les valeurs de dialogue, de cohésion, de tolérance, de concertations et d’inclusion. « Ces principes restent en vigueur, malgré les difficultés du parcours », a-t-il souligné.
Auparavant, le président de la Commission d’organisation de cet atelier, le député Dédéou Traoré, élu à Niafunké et colistier du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, pris en otage depuis plus de trois, a introduit les travaux. « Il ne s’agit pas d’une rencontre pour faire la politique politicienne, mais pour permettre à tous les députés d’être au même niveau d’information par rapport à l’Accord et son processus de mise en œuvre », a-t-il expliqué.
Bruno D SEGBEDJI