Selon des membres de leurs familles, des jeunes ayant protesté contre la dissolution de l’AEEM ont disparu. Une centaine de jeunes se réclamant de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) avaient défié les autorités après la dissolution de leur Association. A en croire des sources proches d’eux, 16 personnes ayant pris part à un rassemblement de protestation ont disparu sans laisser de traces. Intimement liée à des activistes politiques, l’instabilité de l’espace scolaire du Mali devrait prendre fin avec la dissolution de l’AEEM.
Mais il y a des tentatives de résistance de la part de certains membres de l’Association dissoute après le meurtre d’un étudiant en mars dernier. En plus des jeunes qui ont protesté, des cadres ayant milité au sein de l’AEEM sont opposés à sa dissolution.
La célébration de la 33e édition de la Journée commémorative du 26 mars est intervenue dans un contexte marqué par la dissolution de l’AEEM, symbole des événements de 1991 et de la démocratie, et
d’autres associations par le gouvernement de la Transition. Ce qui alourdit une atmosphère déjà pesante dans le pays.
Dans un discours sobre, le président du Cercle de réflexion et de solidarité des anciens et sympathisants de l’AEEM (CRS-AS/AEEM), Dr. Modibo Soumaré, a salué la mémoire et le sacrifice des martyrs connus et inconnus.
“A ces hommes et femmes qui n’ont demandé que ce qui était possible, nous ne vous oublierons jamais”, a-t-il insisté. Dr. Soumaré a indiqué qu’ils continueront à défendre le vivre ensemble, la vertu du dialogue et du pardon, les libertés acquises de haute lutte pour que le Mali démocratique soit. “Oui, c’est possible que les Maliens se parlent de manière différente mais dans le respect mutuel, car de nos divergences peuvent jaillir la lumière”, a-t-il fait remarquer.
Les anciens de l’AEEM, qui s’opposent à la dissolution de l’organisation estudiantine, disent travailler pour une école pacifique, un espace scolaire et universitaire sécurisé où chacun et tous joue grandement sa partition.
C’est dans ce cadre qu’ils entendent remettre aux autorités de la Transition, les conclusions de leur atelier, qui s’est tenu le 17 mars à Bamako avec comme thème “La violence en milieu scolaire et universitaire et universitaire : quelles solutions et quelles recommandations ?” Dr. Moussa Balla Diakité, premier secrétaire général du premier bureau de coordination de l’AEEM, a indiqué qu’il y a beaucoup de jeunes qui n’ont pas vécu le 26 mars. “Si sur une semaine entière les anciens en parlent, cela permet
aux jeunes de savoir ce qui s’est passé dans le pays et comment on en est arrivé à la démocratie qui
nous réunit aujourd’hui. C’est une excellente chose”, a expliqué l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports.
F. Traoré
Le Focus