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Association repères : Découpage territorial-prorogation du mandat des députés- insécurité Le régime dans la mire de l’opposition !

Le découpage territorial, la prorogation du mandat des députés, la situation sécuritaire du pays … Ce sont là, entre autres, sujets abordés par deux grands groupements de l’opposition, à savoir le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (CoFoP). Au cours d’une « conférence de presse populaire », ces deux organisations de l’opposition ont, à la fois, rejeté le projet de découpage territorial et dénoncé la prorogation du mandat des députés qui arrive à terme, le 31 décembre 2018. Aussi, ce nouveau regroupement de l’opposition entend unir les efforts pour sauver la République. C’est dire que le régime d’IBK est désormais dans la mire de l’opposition politique.

Les deux coalitions justifient leur rapprochement par le souci de « défendre la démocratie au Mali ».En outre, elles dénoncent la «grave crise » que traverse le pays, laquelle serait engendrée par la gouvernance du président Ibrahim Boubacar Keita. Une gouvernance caractérisée, selon eux, par « un mépris  », « une opacité totale », « un déficit de dialogue », « une grogne sociale généralisée», « une violation de la constitution » et les « libertés fondamentales ».

Soumaïla Cissé du FSD affirme qu’il était temps que les principales forces politiques du pays puissent se retrouver autour de l’essentiel, le Mali. «  L’Union du Front pour la sauvegarde de la démocratie et la Coalition des forces patriotiques est pour le Mali. C’est une question au-delà d’intéret individuel. De Gao à Diabali en passant par Macina, le pays est en train de nous échapper progressivement. », a déclaré le président de l’URD. Il a réitéré son refus ferme du projet de découpage administratif initié par le gouvernement. Selon lui, ce projet contient les germes de la division du Mali. « Le découpage, c’est une bombe à fragmentation », a-t-il dit. La réaction de la population de Gao doit nous servir d’exemple en matière de résistance. Gao, Tombouctou et Taoudéni ont refusé le découpage avec la forme actuelle « Cela veut dire que les populations ont refusé ce découpage, ça veut dire que malgré les arrangements, les populations n’en veulent pas, ça risque de détruire notre pays. Nous n’allons pas nous asseoir et regarder notre pays se détruire. Nous allons nous donner la main, parce qu’il s’agit du Mali. Il s’agit de notre unique patrimoine. Nous avons vu tout au long de l’année toutes les dérives », martèle M. Cissé.

Il déplore la duplicité du gouvernement en matière de concertation : « Le gouvernement parle de dialogue, de concertation; c’est par voie de presse qu’on apprend qu’il y aura référendum, des sénatoriales en juin  et juillet. IBK n’est pas sincère lorsqu’il parle de dialogue. Pour le Mali, on doit s’unir ».

Quant  à Housseini Amion Guindo de la COFOP, il a dénoncé la prorogation du mandat des députés et le découpage territorial. «Si nous laissons passer cela, on ne pourra plus empêcher d’autres violations de la loi. Car, d’autres reformes sont en vue…Ce découpage risque d’amener la méfiance entre les Maliens et les conflits interethniques », a-t-il dit. En outre, il a déploré l’insécurité au Nord et au Centre du Mali. Pour lui, les Maliens ont un besoin de sécurité. Housseini Amion Guindo a non seulement mis l’accent sur les tensions de trésorerie, mais aussi, sur l’augmentation des prix des carburants. « L’argent a disparu et on ne sait pas, où  il se trouve et dans la poche de qui ? Le prix du carburant augmente. Cette augmentation a des répercussions sur les prix des produits de première nécessité » avant d’appeler à une mobilisation générale. « Entre nous, il y a des contradictions mais sur l’essentiel qu’est le Mali  nous allons nous retrouver ». Pour le Mali, dit-il, le FSD et la COFOP ont décidé de se donner la main.

 

Appel à la mobilisation

Me Hassan Barry est revenu sur la situation sécuritaire au Centre. « Il faut que cela soit clair. La France et la force Barkhane ne sont pas au Mali pour sa sécurité. C’est pourquoi, la crise est toujours dans notre pays », a déclaré Me Hassan Barry, ajoutant que l’Etat a sous-traité la sécurité du pays en recrutant des chasseurs. «Le Mali a décidé de sous-traiter sa sécurité aux milices dozos pour des raisons électoralistes. Les chasseurs ont obligé les populations dans les villages à voter pour le candidat du pouvoir en place. Au Centre, il faut simplement parler d’extermination des peulhs. C’est une situation que nous allons dénoncer. Ce gouvernement ne peut plus diriger correctement le Mali.  Il faut lutter contre le pouvoir  qui favorise un tel acte », soutient Me Barry, membre du FSD.

Pour Me Mohamed Ali Bathily du FSD, il faut le respect des lois de la RépubliqueIl persiste et signe que IBK n’est pas le président légitime de la République, car, dit-il, son élection a été faite à travers la violation de la loi. Estimant que « tout le peuple est en rébellion contre la politique actuelle », Il menace d’appeler à la désobéissance civile après le 31 décembre 2018 qui constitue la fin du mandat légal des députés. « Nous allons user de notre droit de désobéissance civile et prendre nos responsabilités, conformément à la Constitution ». Une allusion à l’article 121 de la constitution,  dont cet extrait est de plus en plus cité à Bamako : « (…) pour tout Maliens, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs ».

Pour sa part, Oumar Mariko de la CoFoP a déclaré qu’il est temps de se lever pour la cause du Mali, car, le pays traverse une période difficile. Il a fait savoir qu’il n’y a plus de sécurité ni d’école au Mali. « Nous nous sommes rassemblés pour sortir le Mali de l’ornière. Le régime n’en peut plus », a-t-il dit.

Youssouf Mohamed Bathily du CDR a estimé que l’union des deux Coalitions est le signe que face au péril qui guette le Mali, les acteurs politiques peuvent transcender les divergences pour faire face à l’essentiel .avant d’inviter les deux regroupements à mutualiser leurs forces « Nous avons la majorité des élus communaux ici dans ce regroupement. Par conséquent  les deux entités peuvent demander à leurs élus de boycotter les concertations. Les députés aussi doivent jouer leur rôle. Le découpage actuel a un but purement électoral. Il faut descendre sur le terrain pour expliquer la réalité du pays aux citoyens »

Me Mountaga Tall a exprimé son  étonnement sur l’interdiction du meeting  prévue le vendredi 16 novembre «  J’ai une incompréhension. On nous dit que le meeting de demain n’est pas autorisé pour des raisons sécuritaires et pourtant nous avons battu campagne dans les mêmes conditions. Nous, on nous interdit de faire notre meeting demain à cause de l’insécurité. « Bientôt le Maaloud. Que se passera-t-il ? », s’interroge Me Tall.

Mémé Sanogo

 

Source: L’ Aube

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