Le président de Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI), Dr. Oumar Mariko et ses camarades de parti, Mohamed Ag Akeratane, Babarou Bocoum, Me Mariam Diawara, Dora Cheick Diarra, ont tenu, hier, jeudi 28 octobre 2021, une conférence de presse, au siège de leur parti, sur la situation sociopolitique du pays. L’insécurité, les assises nationales prévues en fin décembre, l’organe unique de gestion des élections et la prolongation de la transition étaient entre autre sujets abordés durant plus de deux tours d’horloge par les premiers responsables du parti SADI.
Concernant les assises nationales, selon les responsables du parti SADI, les assises annoncées obéissent à d’autres motivation qui sont entre autres : payer aux autres membres du clan la rançon de la lutte contre IBK comme si le Mali était devenu un butin dont chacun prend sa part, obtenir astucieusement la prolongation de la transition afin de s’enrichir et d’installer en fin de course un président sorti de leur rang (qui ne sera pas élu dans la transparence), justifier la dilapidation de plus de deux milliards qui peuvent être à autres fins utiles, vouloir recouvrer une légitimité perdue, pourtant acquise de l’insurrection populaire contre le régime IBK, stoppée par l’action militaire du 18 aout 2020. « Ces assises dites de refondation sont budgétivores et ne sont donc ni plus ni moins qu’un prétexte pour le Premier ministre de contenter le reste du clan et un alibi pour prolonger la durée de la transition », expliquent les responsables du SADI.
Pour les responsables du SADI, l’Organe Unique de Gestion des Elections « montre à suffisance que les autorités actuelles veulent avoir le contrôle du processus électoral. » « Sinon pourquoi l’administration actuelle supposée neutre ne peut pas être retenue pour organiser ces élections ? Comment comprendre qu’un régime neutre ne peut s’accommoder avec l’administration qui demeurera quand la transition prendra fin. Il s’agit, ni plus ni moins, pour Assimi et Choguel de choisir leur homme plutôt que de respecter la volonté du peuple », s’interrogent Dr Oumar Mariko et ses camarades. Ils ajouteront que la création d’une nouvelle structure pour les élections, n’est pas une condition pour mettre fin à la fraude électorale et la corruption politique. « Ce n’est pas en changeant son nom que le voleur devient policier. Les différentes élections ont permis aux maliens de juger les outils et les différents organes de la des élections. Aujourd’hui les lacunes et les limites sont connus. Il s’agit d’élaborer un fichier électoral fiable avec tous les Maliens qui ont atteint l’âge de voter, de munir tous ceux qui sont sur la liste électorale des documents administratifs qu’il faut pour voter. En plus de sa mission de supervision, la CENI doit être aussi une structure de contrôle. La justice doit cesser d’être un simple arbitre, elle doit être responsabilisée quant au respect strict de la règlementation en en vigueur en matière d’élection », selon les responsables du SADI. Ce projet de créer un organe unique de gestion des élections, estiment-ils, est en réalité un autre coup contre l’État Nation pour la simple raison qu’il va retirer notre pays sa souveraineté sur l’organisation des élections, en reléguant au second plan l’administration publique par une structure supra étatique. « Les maliens doivent comprendre que c’est la mise en place d’une usine de fabrication de présidents, députés….qui est programmée par le système qui a fait le malheur et la misère de notre peuple depuis des années, ce système qui est aujourd’hui sur le plan politique cherche à se maintenir au pouvoir à travers des astuces comme l’organe unique de gestion des élections ».
Concernant la prolongation de la transition, les responsables du parti SADI ont rappelé que c’est le CNSP qui a négocié les 18 mois avec la CEDEAO marginalisant les forces politiques et qu’après le deuxième coup d’État, c’est le colonel Assimi Goita qui a rassuré la communauté internationale que le Mali respectera tous ses engagements. Et lors de la dernière rencontre avec le comité de suivi de la transition, des voix autorisées du MS-RFP ont rassuré quant au respect du délai de la transition. Selon les responsables du parti SADI, la vraie question est la satisfaction des doléances populaires qui sont entre autres le respect des lois, la sécurisation du pays, le retour de la paix et de la cohésion partout au Mali, le droit au peuple de choisir ses propres dirigeants. Malheureusement, expliquent-il, l’équipe qui gère la transition tarde à donner des résultats probants par rapport à ces préoccupations du peuple.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain