Le nouveau président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam), Sanoussi Bouya Sylla, a été investi hier pour un mandat de cinq ans. Il dirige un bureau composé de dix vice-présidents et 38 délégués. Cette investiture parachève le processus électoral démarré en décembre 2020.
La cérémonie organisée à cet effet au Centre international de conférences de Bamako (CICB) a été présidée par le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed avait à ses côtés son collègue de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Bernadette Keïta et le commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali.
Prenant la parole après son intronisation, le nouveau président a assuré que l’Apcam sera au service des producteurs agricoles du Mali. Sanoussi Bouya Sylla s’est engagé à tout mettre en œuvre pour résoudre la crise du coton pour permettre à notre pays de récupérer son rang de champion et décliné ses ambitions. «Notre ambition est de transformer l’agriculture dans le cadre d’une approche chaîne de valeur à travers une intégration de la dimension production, transformation, industrialisation et commercialisation des produits agricoles. Les filières agricoles stratégiques et porteuses seront au cœur de notre mandat», a expliqué Sanoussi Bouya Sylla.
Comme défis, il a insisté sur le développement de l’agriculture dans les régions du Nord, gage de cohésion et de stabilité sociale, la dotation des chambres régionales et locales en infrastructures pour améliorer les commodités de travail et de représentation de la profession agricole. S’y s’ajoutent, selon lui, le suivi de la mise en œuvre des politiques et stratégies de développement agricole (Loi d’orientation agricole), foncière, de l’élevage, de l’aquaculture, et de protection de l’environnement. Le renforcement des chambres d’agriculture en ressources humaines de qualité surtout pour les nouvelles Régions de Taoudenit et Ménaka qui n’ont ni bâtiments pour travailler, ni secrétaires généraux et ni animateurs de terrain pour accompagner les élus, figure aussi parmi les défis.
Un autre combat qu’il entend mener consiste à faire en sorte que le producteur agricole puisse vivre de sa production. Aussi promet-il d’œuvrer pour l’inclusion des femmes et des jeunes, contribuer efficacement à la formulation de meilleures politiques et stratégies de développement du secteur agricole, et à la promotion des familles professionnelles : agriculture, élevage, pêche/pisciculture et exploitation forestière.
Pour Sanoussi Bouya Sylla, «avec la création de la Zone de libre-échange continental africaine, nous devons penser et ramener notre stratégie de développement à nos avantages comparatifs». Et le numéro 1 de ces avantages pour le Mali reste l’élevage, selon lui. Il importe alors sur le plan sanitaire de mener un vaste programme de vaccination du cheptel pendant trois années consécutives pour pourvoir accéder aux marchés internationaux et «Halal», a-t-il plaidé.
Intervenant juste après avoir installé le nouveau patron des paysans, le ministre en charge de l’Agriculture s’est réjoui du bon déroulement du processus électoral. Qui a été, selon Mahmoud Ould Mohamed, caractérisé par l’engagement, la sérénité, l’apaisement et la courtoisie tant au niveau villages/fractions et quartiers que dans la majorité des échelons supérieurs.
Il a félicité les membres du bureau sortant, qui «ont accepté malgré le contexte d’instabilité sociale et sécuritaire de renouveler les instances et organes à tous les niveaux». Pour lui, le nouveau bureau devra œuvrer pour relever les défis de développement et de promotion des filières agricoles et des interprofessions dans la perspective de la valorisation des chaînes de valeur.
Babba B. COULIBALY