Désormais l’Agence se consacrera entièrement à sa mission originelle d’agence d’exécution de la Politique nationale de l’emploi
En plénière hier, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi portant modification d’une ordonnance du 27 février 2001 portant création de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE).
Le texte a été approuvé à l’unanimité des 122 députés ayant pris part au vote.
L’Agence Nationale pour l’Emploi, indique le rapport de la Commission saisie au fond, est un Etablissement public à caractère Administratif créé en 2001 par l’ordonnance n°01-016/P-RM du 27 février avec pour objectif de contribuer à la mise en œuvre de la Politique nationale de l’emploi. Elle a pour missions de procéder à la collecte, à la centralisation, à l’analyse et à la diffusion des données relatives au marché du travail, de veiller à la prospection, à la collecte des offres d’emploi auprès des employeurs et à la relation de l’offre et de la demande d’emploi. En plus d’assurer l’accueil, l’information et l’orientation des demandeurs d’emploi, l’Agence devait promouvoir l’auto emploi à travers l’information et l’orientation des futurs employeurs, réaliser toutes les activités en relation avec les missions qui lui seraient confiées par l’Etat, les collectivités ou les établissements publics, ainsi que toutes études sur l’emploi et la formation professionnelle. Enfin, ses attributions concernaient la mise en œuvre des activités de formation professionnelle, de perfectionnement, de reconversion et d’insertion ainsi que la mise en œuvre des mécanismes et des actions destinées à assurer la promotion de l’emploi, notamment de l’emploi féminin.
Les missions de la structure devaient cependant être revues à la lumière d’une résolution de la Conférence des ministres en charge de l’emploi et de la formation professionnelle de l’espace UEMOA qui a préconisé en 2010 la création d’un observatoire sous-régional de l’emploi et de la formation professionnelle ainsi que la création ou la redynamisation des observatoires nationaux de la formation professionnelle.
C’est ainsi que l’Observatoire national de l’emploi et de la formation (ONEF) a été créé par l’ordonnance n°2013-024/P-RM du 30 décembre 2013 ratifiée par la loi n°2014-02 du 26 mai 2014. Les attributions de l’ANPE concernant la collecte, la centralisation, l’analyse et la diffusion des données relatives au marché du travail ont été confiées à l’ONEF qui est désormais chargé de fournir aux décideurs et aux usagers des informations fiables et régulièrement actualisées sur le marché du travail, au niveau national et régional. Cela aux fins d’une meilleure régulation de ce marché.
STRUCTUREL ET ORGANISATIONNEL. Aussi, pour assurer la cohérence de la politique nationale de l’emploi dans les missions et attributions de ces deux structures concourant à sa mise en œuvre, il a été proposé dans le présent projet de loi présenté aux députés de retrancher des missions de l’ANPE celles liées à la collecte, à la centralisation, à l’analyse et à la diffusion des données relatives au marché de l’emploi, missions qui ont été déjà transférées à l’ONEF.
Les personnes ressources écoutées par la Commission saisie au fond ont approuvé le projet de loi qui est une recommandation du Conseil des ministres lors de l’adoption des textes de création de l’ONEF et qui résulte d’un engagement sous-régional du Mali. De façon globale, l’impact du projet de loi va conforter et optimiser la Politique nationale de l’emploi en spécialisant les organismes personnalisés intervenant dans sa mise en œuvre.
Spécifiquement, l’impact s’appréciera à deux niveaux, structurel et organisationnel. Au niveau structurel, notre pays va se doter à travers l’ONEF d’une capacité d’analyse permettant d’avoir une meilleure connaissance du marché du travail par secteurs économiques en lien avec l’offre de formation en vue d’une plus grande adéquation, de mesurer l’incidence des décisions et mesures législatives et réglementaires sur l’emploi et la formation, d’avoir une meilleure appréciation de l’incidence des investissements sur l’emploi et de créer une base de données sur l’emploi et la formation régulièrement mise à jour, d’améliorer la qualité des prestations en matière d’intermédiation.
Au niveau organisationnel, l’ONEF sera la structure responsable de l’analyse des données collectées sur l’emploi et la formation en vue de faire des recommandations appropriées et pertinentes aux décideurs. Ainsi l’ANPE se consacrera entièrement à sa mission originelle d’agence d’exécution de la Politique nationale de l’emploi.
Auparavant le président de l’Assemblée Issiaka Sidibé avait annoncé à la plénière l’absence de Bamako du ministre des Affaires religieuses et du Culte. Ce dernier devait répondre à une question orale du député élu à Douentza, Ilias Goro, sur l’organisation du pèlerinage 2014 par la filière gouvernementale. La question est donc reportée à la prochaine plénière.
A l’unanimité des 122 votants, les élus ont adopté une résolution portant renforcement de la coopération entre le Mali et le Venezuela. Ils ont aussi approuvé la mise en place d’une commission ad hoc pour examiner la demande de mise en accusation de l’ancien ministre David Sagara devant la Haute cour de justice. Cette commission de 15 membres (7 du RPM, 3 de l’APM, 2 du VRD, 2 de l‘ADEMA et 1 non-inscrit) doit déposer un rapport d’orientation dans un délai de deux mois.
A. LAM
SOURCE / ESSOR