Aujourd’hui, 2 novembre, le monde célèbre la journée de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes. Une journée instaurée en 2013, après l’assassinat à Kidal des journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Cinq ans après, les circonstances de leur mort ne sont toujours pas élucidées.
A Paris, l’enquête se poursuit, mais elle progresse lentement. Un témoin a été entendu il y a juste un mois. Les avocats de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon saluent tout de même, le déplacement du juge d’instruction français au Mali début février 2018.
Du coté malien, l’enquête est plutôt au point mort. Le dossier n’a pas avancé et cela malgré la détermination du juge malien nommé en fin 2017 pour cette affaire. Le déplacement à Kidal pour les besoins de l’enquête n’a pas été effectué car trop dangereux. Kidal est aujourd’hui contrôlée par les groupes armés, mais « personne ne tient vraiment la ville », confie un élu à RFI avant d’ajouter que « la localité est infiltrée de tous les côtés ».
Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient à Kidal en novembre 2013 pour une série de reportages. Ils ont été enlevés, à bord d’un véhicule 4X4 alors qu’ils venaient d’un rendez-vous. Les deux confrères ont été retrouvés peu après assassinés à quelques kilomètres de la ville.
Le double meurtre a été revendiqué quelques jours plus tard par Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique. Les deux journalistes ont-ils été trahis ? Qui les a livrés à leurs bourreaux ? Pourquoi les enquêtes ont du mal à avancer ? Autant de questions qui restent encore sans réponses.
C’est toujours l’incompréhension chez la mère de Ghislaine Dupont âgée aujourd’hui de plus de 88 ans. Elle dit ne pas comprendre jusqu’à présent le mobile de l’enlèvement et les circonstances précises de l’assassinat de sa fille. Elle espère toutefois que justice sera faite sur cette affaire avant sa mort.
Elle est au micro de nos confrères de RFI.
La 5e «Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon» a été remise ce vendredi 2 novembre en Côte d’Ivoire. Les deux lauréats sont Taby Badjo Marina Djavarécompensée pour son reportage « l’absence de dialogue dans l’éducation traditionnelle en Côte d’Ivoire» et le technicien Aman Baptiste Ado.Ce dernier a été distingué pour son travail technique sur le reportage «les cours communes à Abidjan», rapporte RFI. Tous deux bénéficieront d’une formation de quatre semaines à Paris au cours du premier trimestre 2019.
Au Mali, cette journée dédiée à la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes est célébrée à un moment ou des journalistes font face à de nombreuses intimidations. Selon le président de la commission nationale des droits de l’homme, la justice doit être rendue à tout journaliste victime d’impunité.
Me Malick Coulibaly président de la commission nationale de droit de l’homme
Studio tamani