La France vient de remettre samedi 17 avril aux autorités burkinabè, un dernier lot de documents d’archives déclassifiés dans le cadre de l’instruction du dossier sur l’assassinat de Thomas Sankara. Ce troisième lot de documents concerne les archives du ministère français de l’Intérieur, notamment le service de coopération policière présent au Burkina Faso, au moment des faits, et la Direction générale de la sécurité intérieure.
Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani
Ces documents, remis sous plis scellés aux autorités burkinabè, ont été produits pendant le régime de Thomas Sankara et après son assassinat, selon Luc Hallade, ambassadeur de France au Burkina Faso. Ils sont arrivés, fin février 2021, au Burkina Faso mais c’est ce samedi 17 avril qu’ils ont été officiellement remis.
L’ambassadeur Luc Hallade dit regretter l’arrivée tardive de ce dernier lot de documents en lien avec l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, documents transmis à la fin du travail du juge d’instruction. Il souligne néanmoins que la justice militaire burkinabè dispose certainement de bien plus d’éléments que les seules archives françaises sur lesquelles l’opinion semble se focaliser.
« Les éléments contenus dans les dossiers d’archives françaises qui ont été transmis, portés ou versés au dossier d’instruction ne doivent pas faire oublier que cette même justice burkinabè a des moyens d’investigation propres. J’ai quelquefois l’impression que tout le monde se focalise sur les archives françaises comme s’il y avait un procès d’intention », précise l’ambassadeur Luc Hallade.
Le lot de huit documents déclassifiés ont été remis au ministre burkinabè, chargé de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’Extérieur. Selon Maxime Koné, ces documents pourront servir d’information complémentaire dans le cadre du procès sur l’affaire Thomas Sankara.
« Et nous croyons bien que ces documents, y compris le travail qui a été fait par le juge d’instruction du Tribunal militaire du Burkina Faso vont permettre, en tout cas, de nous éclairer sur cette affaire », souligne le ministre Maxime Koné.
Ces documents d’archives françaises, en lien avec le contexte de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, sont issus de la direction générale de sécurité intérieure française et du service et coopération policière présents au sein de l’ambassade de France au Burkina Faso.
RFI