La Ghouta orientale, ville syrienne, est victime d’une pure crise humanitaire depuis une semaine où des bombardements intenses du régime de Bachar al-Assad pèsent sur les habitants en les privant ainsi de tous leurs droits. Cette bataille continue pendant que le conseil de sécurité de l’ONU peine à instaurer un cessez-le-feu immédiat.
Plus de 500 morts parmi les civils, tel est le bilan d’une semaine de crises. Parmi ces victimes, nous comptons plus d’une centaine d’enfants. Ces bombardements commencés depuis le dimanche 18 février 2018 ont fait plonger le pays dans une pure crise humanitaire. Les enfants, les femmes sont assassinées sauvagement. Les blessés n’arrivent plus à être évacués à temps vers les hôpitaux, les habitants n’ont plus de quoi se nourrir, les cadavres jonchent les rues, les enfants privés du droit d’éducation, les citoyens privés du droit de mouvement voire de travail, etc. La situation dans la Ghouta orientale dépasse les entendements. Dans cette ville, nous assistons à une violation flagrante des droits de l’homme. Face à cette situation, la communauté internationale s’est jusqu’à présent montrée incapable de stopper le conflit. Le dimanche 25 février 2018, les bombardements continuaient toujours dans cette ville.
Nous attendions une résolution amiable de la crise de la part du conseil de sécurité de l’ONU qui devrait se réunir le vendredi, mais hélas, cette assemblée fut repoussée au samedi 24 février 2018. L’ONU demande à tous les partis en conflits une trêve d’un mois afin de permettre d’apporter des aides humanitaires à la population. Il s’agit surtout de matériels médicaux, des aliments, etc.
Une simple trêve ne suffit pas si réellement nous sommes dans un monde de droit. Les principaux responsables de la crise doivent répondre aux faits devant la cour pénale internationale de la justice (CPI) à la Haye. Ils doivent être condamnés pour violation grave des droits de l’homme et surtout de ceux des enfants. S’il est vrai que « nul n’est au-dessus de la loi », alors le régime sanguinaire de Bachar al-Assad en complicité avec la Russie, comme indique beaucoup de sources, soit rapidement condamné pour permettre aux enfants de la Ghouta de goûter aux merveilles de la vie, ne serait-ce qu’une seule fois dans leur vie. Ce qui se passe dans cette partie syrienne doit interpeller tous les défenseurs des droits de l’homme.
Par ailleurs, les habitants déplorent l’indifférence de la communauté internationale. À cet effet, un d’entre eux se confie à nos confrères de l’Agence France Presse(AFP) : « Nous attendons de l’Europe et de l’Amérique, qui se soucient de la vie d’un chat et d’un chien, qu’ils réagissent alors que des centaines de civils meurent sous les bombes syriennes, russes et iraniennes au vu et au su de tous. Comment le conseil de sécurité ne parvient-il pas à adopter une simple résolution pour cesser le feu contre les civils ? Nous ne voulons pas que vous nous donniez à manger ou à boire. Juste, arrêtez la tuerie. » Ces propos traduisent toute la colère de population syrienne contre la communauté internationale. On ne cesse de nous parler de droits de l’homme en se mêlant des choses sans une très grande importance, mais si des violations graves contre les droits sont observées, nous assistons à toute une scène de théâtre demandant simplement une trêve pour donner aux civils le temps de manger. Tant qu’il y a la guerre, nul n’a envie de manger ou de boire.
L’importance des commissions de défense des droits de l’homme doit être de mettre fin aux conflits dans le monde en punissant les responsables. C’est ce que les Syriens attendent de la part de l’ONU ; c’est ce que le monde entier attend d’eux. Tout le monde en a marre des carnages dans la Ghouta orientale, dans tous les pays victimes de guerres terroristes ou des régimes sanguinaires. Que la justice règne véritablement, c’est ce que nous recommandons.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays-Mali