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Arrêté pour incitation à la révolte…. Clément Dembélé est-il une menace pour IBK ?

Le président de la Plateforme de la lutte contre la Corruption et le Chômage (PCC) au Mali, Pr Clément Dembélé, a été arrêté par les éléments de la Sécurité d’Etat, le samedi dernier à Banconi, en commune l du district de Bamako. Il aurait été interpellé pour avoir réalisé et posté une vidéo appelant les Maliens à la désobéissance civile.

 

En effet, depuis sa création à nos jours, la Plateforme PCC ne fait que mettre du bâton dans les roues des dirigeants. Le vendredi 21 juin 2019, Pr Clément Dembélé a déjà manifesté sa verve oratoire contre les gouvernants, devant l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI). « En réalité, nous sommes victimes et on continue à nous maintenir dans une infinie sécheresse matérielle et intellectuelle, à tel point que le peuple malien est complètement désorienté et ne sait plus à quel destin se donner. Pas d’infrastructures, pas de santé, pas d’école, pas de sécurité, pas de nourriture, pas d’électricité ni eau  potable, pas de politique ni de vision réelle de développement durable »

Force est de reconnaitre que cet universitaire rassemble de plus en plus de monde autour de sa vision portée sur « la transparence dans la gestion des biens publics ». Les Maliens voient en ce jeune leader de la société civile « l’espoir d’un Mali nouveau ». Une particularité chez lui, c’est l’hétérogénéité des masses qui le suivent. On y retrouve autant de jeunes que des personnes âgées et Clément Dembélé lui-même, semble-t-il, n’est pas irréprochable au plan probité morale. Ses détracteurs lui trouvent quelques casseroles… dont des cas de payements indus pour des contrats plutôt approximatifs dans leur exécution.

Toutefois, il faut reconnaître que le Mali connaitdes cas récentsde corruption présumée et de mauvaise gouvernance qui justifie le combat de Clément Dembélé. Il s’agit par exemple de l’affaire de l’avion présidentiel, dans laquellele Malien lambda ne connait, jusqu’à présent, le prix exact de l’aéronef. Idem pour le dossier des avions cloués au sol, qui ont coûté une fortune au Trésor public et le cas des blindés récemment réceptionnés, dont certains seraient plutôt des « pacotilles ».

Pis, les Super-Tucano, achetés à prix d’or, destinés à l’Armée de l’Air, ont pu avoir des défectuosités ayant pu coûter la vie à deux jeunes officiers. Face à cette tragédie, le Pr Clément Dembélé a pu pointer sson doigt accusateur : « Voici l’une des conséquences néfastes de la corruption, de l’injustice et du népotisme au Mali : les dernières nouvelles parlent de la mort de 25 jeunes militaires à Bamba, ensuite deux jeunes pilotes dans un crash d’hélicoptère dont l’un était Sous-lieutenant et l’autre capitaine. Tous les deux étaient à l’âge d’or de leur vie et de leur carrière, remplissant l’espoir pour la Nation et pour leur famille ». Des accusations trop osées ? Probablement, tant les liens de causalité entre ces accidents et les appareils en cause n’étaient point établis.

En revanche, vu la fragilité du Mali face aux défis actuels, si beaucoup de Maliens pensent que le combat de Clément Dembélé est noble et peut faire bouger les choses, d’autres pensent le contraire. Quelques rares citoyens sont convaincus que  certains de ses propos contiennent des germes insurrectionnels voire subversifs.Tel est le cas,le samedi 26 octobre 2019, à la place du cinquantenaire, quand il parle de « Vendredi noir »en ces termes : « Nous allons faire appel au peuple pour le vendredi noir, même si le gouverneur décide de nous tuer tous. Nous ne voulons pas des maires corrompus, ni la dilapidation de nos biens. Nous allons sortir bientôt, nous allons déclarer le vendredi noir à Bamako. Nous allons faire appel à toutes les régions du Mali pour que les Maliens manifestent leur mécontentement et leur colère. La colère contre la corruption, la colère contre la bourgeoisie compradore, la colère contre la haute trahison de la nation. Nous avons fait appel à plusieurs associations ». Sauf que ces appels menaçaient aussi non seulement le régime mais aussi et surtout la stabilité du pays. Encore trop fragile.

Abréhima GNISSAMA

Mali Horizon

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