Depuis hier matin, les Agents en charge de la distribution des cartes d’électeurs en Commune V du District de Bamako ont arrêté le travail. Ils réclament leurs dus. Une situation qui, en plus de causer des désagréments aux citoyens, fait planer de sérieux doutes sur la bonne tenue de l’élection présidentielle prévue dans 27 jours.
Arrivées à Bamako les 5 et 12 juin dernier, les 8 millions et quelques de cartes d’électeurs ont commencé à être distribuées le 20 juin. Si la grève des Préfets perturbe l’opération à l’intérieur du pays, à Bamako c’est le paiement des Agents, qui pose problème entrainant des arrêts par endroits comme ici à l’école le Sabalibougou le plus grand centre de la Commune V où en 10 jours 5030 cartes ont été distribuées.
«D’habitude, nous sommes rémunérés quand nous distribuons les cartes. Cette année nous avons demandé à la Mairie quelle sera notre rémunération à la fin des travaux. Ils nous ont dit qu’ils n’ont pas d’éléments de réponse par rapport à cette question et que la Mairie même s’est renseignée au niveau du Gouverneur qui dit ne rien savoir ; car, il est nouveau. Nous aussi avons décidé d’arrêter la distribution. Ce matin, la Mairie est venue récupérer les cartes pour les emporter », dit David Doumbia, porte-parole des Agents distributeurs de cartes.
Au niveau de la Mairie, on se refuse à tout commentaire. Cette situation exaspère de nombreux citoyens qui ne peuvent à cause de cet arrêt de travail illimité retirer leurs cartes. Venu récupérer la sienne, Abdoulaye est surpris d’entendre dire que la distribution des cartes a cessé alors que pas plus tard que la veille la radio nationale diffusait des messages pour inciter les populations à aller retirer leurs cartes. Il n’en revient pas : «Je ne suis pas content. J’ai laissé mon boulot pour venir chercher ma carte. Il faudrait que le Gouvernement prenne toutes les mesures pour payer les Agents afin que les citoyens qui veulent accomplir leur devoir citoyen aient leurs cartes». Tout comme Abdoulaye, Oumou Touré se plaint de cette situation qui leur cause des désagréments:«Ça fait trois fois que je viens ici sans avoir ma carte. Et pourtant nous laissons nos occupations pour venir. Nous faisons le commerce et la cuisine, malgré tout ça on se donne le temps de venir pour entendre qu’il y a grève. C’est simple, moi je ne reviendrai plus ici pour une histoire de carte encore».
Des citoyens en viennent à conclure que cette situation est délibérément entretenue par les autorités pour empêcher la bonne tenue de l’élection présidentielle. En tout cas, Abdoulaye est sûr d’une chose: «Si les cartes ne sont pas distribuées à hauteur de souhait, il n’y aura pas d’élections ; car, ceci ne peut en aucun cas être considéré comme un cas de force majeure ».
Toutefois, malgré la consigne d’arrêt de distribution des cartes d’électeurs dans toute la Commune V, quelques Bureaux, à l’instar de celui du quartier Mali, ont continué à distribuer. Mais si rien n’est fait dans les 48 heures qui suivent, là-bas aussi ils prévoient de fermer les salles.
Mohamed Sangoulé DAGNOKO
Le combat