Déclaration du MODEC sur la crispation du climat politique consécutive à divers propos du Premier Ministre Choguel K Maïga sur la révolution de mars 1991 et le Mouvement démocratique, l’inculpation et la détention de Oumar Mariko Président de Sadi
Le Bureau Politique National (BPN) du MODEC est de plus en plus préoccupé par l’aggravation de la crispation du climat politique au Mali consécutive à la tenue de certains propos par le Premier Ministre Choguel K Maïga avant et après sa nomination à ce poste.
Ces propos sont des attaques répétées contre la révolution de mars 1991 qui a renversé la dictature du Général Moussa Traoré et contre notre régime de démocratie. Il s’agit manifestement d’instrumentaliser la crise actuelle que vit le pays dans le cadre d’une entreprise de réécriture de l’histoire du Mali pour la réhabilitation du Général dictateur et de son régime de parti unique UDPM.
En effet selon diverses déclarations de Choguel K Maïga, la révolution de mars 1991 et la démocratie sont à l’origine de tous les malheurs du Mali, comme si tout était au mieux dans le meilleur des mondes avant cette révolution. C’est oublier que les vingt-trois années du régime du Général Moussa Traoré n’ont été qu’une période de répression du peuple malien, de régression économique et sociale, et de développement de la corruption au Mali. C’est oublier que le Mali connaissait déjà une crise extrêmement grave à l’origine du soulèvement populaire qui a renversé ce régime au prix du sang de nombreux martyrs. Pire ces propos comportent la négation de l’odieux assassinat de nombreux élèves et étudiants par ce régime de dictature lors des évènements de mars 1991.
En tenant de tels propos, le Premier Ministre Choguel K Maïga a allumé une mèche qui ne pouvait manquer d’enflammer le climat politique. C’est dans ce processus d’escalade que s’inscrit les propos tenus à son endroit par Oumar Mariko, Président du parti Sadi, emblématique dirigeant du mouvement estudiantin de 1991, embastillé de nombreuses fois par le dictateur Moussa Traoré, témoin privilégié du massacre de ses camarades de lutte par le régime sanguinaire du Général dictateur.
Aucun doute que les propos tenus par Oumar Mariko sont injurieux à l’endroit du Premier Ministre, mais nous ne sommes pas convaincus du bien fondé en droit de son inculpation et de sa détention pour deux raisons au moins. D’abord il s’agit de propos tenus dans l’espace privé et non dans l’espace public. Dans un régime démocratique, nul ne peut être inquiété par la justice pour des propos tenus en privé. Ensuite parce que rien ne justifie la mise sous mandat de dépôt de Oumar Mariko avant son jugement car il ne représente aucune menace pour l’ordre public et il n’y a aucune chance qu’il tente d’échapper à la Justice.
Le BPN du MODEC réaffirme son attachement au régime de démocratie et à la Constitution de 1992 du Mali, et s’opposera avec fermeté à toute tentative de restauration d’un régime d’un autre genre. Aussi est-il nécessaire de rappeler que le mouvement populaire qui a renversé IBK ne s’est jamais 2
Source: 22 Septembre