Le Procureur, près le tribunal de grande instance de la Commune III, chargé du Pôle économique et financier de Bamako, Mahamadou Bandjougou DIAWARA, a animé au siège de son instance, hier lundi 3 septembre, une conférence de presse pour éclairer l’opinion nationale et internationale sur l’affaire dite Paul Boro et Moussa KIMBIRI.
Le magistrat Mahamadou Bandjougou DIAWARA, qui a hérité du dossier de Paul Ismaël BORO et de Moussa KIMBIRI, a expliqué les raisons de l’arrestation des deux personnes. Selon lui, la semaine dernière, il a reçu des informations par rapport à des faits qui, s’ils se révélaient exacts, pouvaient constituer des infractions de crimes et délits contre la sécurité intérieure de l’Etat.
«Le procureur que je suis, en possession de ces informations et après analyse,a ouvert une enquête. J’ai désigné le Service d’investigation judiciaire de la Gendarmerie nationale pour mener les enquêtes par rapport à ces faits-là. Au jour d’aujourd’hui, l’enquête nous a permis d’interpeller Paul Ismaël BORO, Moussa KIMBIRI et d’autres. Nous avons interpellé ces personnes-là pour vérifier les informations », a souligné le Procureur près le tribunal de grande instance de la Commune III.
Le procureur DIAWARA a informé qu’entre jeudi et vendredi, la procédure lui a été communiquée. Il a précisé qu’à l’analyse préliminaire de la procédure, il s’est avéré qu’il y a des zones d’ombres à éclaircir.
«Nous avons ordonné dès ce vendredi-là un complément d’enquête. Voilà pourquoi ces personnes se retrouvent encore entre nos mains, pour ces faits-là. Ce sont des faits relatifs à des crimes et délits contre la sécurité intérieure de l’Etat », a soutenu le magistrat.
Evoquant la solidité du dossier d’accusation, le Procureur Diawara est formel : «Dire que le dossier est vide, je ne rentre pas dans les éléments de l’enquête pour garder les secrets de l’instruction». Selon lui, tous les acteurs qui concourent à cette enquête sont tenus au secret professionnel. Répondant aux accusations d’enlèvement, lancés parles avocats des deux prévenus, le procureur dit ne pas avoir la preuve ni d’un enlèvement, ni d’arrestation arbitraire. A la question de savoir, qui a ordonné l’arrestation, il a reconnu que les interventions ont eu lieu sous ses instructions. Quant aux faits reprochés aux deux prévenus, il a botté en touche, «ce que je peux vous dire, c’est que j’ai reçu des informations qui ont un rapport avec des crimes et délits contre la sureté intérieur de l’Etat». Le magistrat indique que les deux personnes arrêtées sont au Service d’investigation de la gendarmerie nationale. «Ils sont détenus là-bas, ils ont accès à leurs avocats, à leurs médecins, ainsi qu’à leurs proches», a assuré le Procureur.
S’agissant de la prolongation du délai, il a expliqué qu’il y a des cas de forces majeurs relatifs à la grève des magistrats.
PAR MODIBO KONE
Info-matin