Armel Sayo, fondateur du groupe armé CMSPR, a été arrêté au Cameroun le 17 janvier 2025 en vertu d’un mandat d’arrêt international lancé par la République Centrafricaine.
Dans un article publié par Le Globe France, de nouveaux détails concernant l’affaire Armel Sayo, y compris des liens avec d’importants fonctionnaires français, une correspondance sur le recrutement de combattants armés, et des détails avec des partis européens dans le but de renverser le gouvernement actuel de la Centrafrique ont été révélés.
Le média a confirmé que les investigations sur les documents et les communications du téléphone d’Armel Sayo ont révélé des liens entre Sayo et des responsables français. L’un des éléments mentionnés est une lettre datée du 9 octobre 2024, adressée à Laurent Wauquiez, député de l’Assemblée nationale française.
Il y a également eu plusieurs contacts entre Sayo et d’autres personnes telles que des échanges WhatsApp avec un individu nommé Combaï évoquant des « ressources » reçues d’Europe et un contact avec une entité européenne. Également des correspondances avec Tago Gali, présenté comme un ancien membre de la CPC et actuel membre du CMSPR, concernant le recrutement de combattants armés.
Les enquêteurs ont également découvert sur le téléphone de Sayo des présentations dans lesquelles il se présente comme « le chef du gouvernement de transition puis le président élu » et expose des projets de réforme pour la République centrafricaine. Ces documents feraient référence à des discussions avec les autorités de l’UE et à des détails sur les besoins financiers pour diverses opérations.
Un contrat daté du 11 janvier 2025 aurait également été trouvé, engageant le CMSPR à verser 47 millions de dollars à un certain Ahmat Adoudou Absakin pour l’aider à « mettre en œuvre des actions ». Le paiement serait conditionné à l’accession de Sayo à la présidence. Les sources évoquent également une correspondance avec le coordonnateur de la Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Paix en Centrafrique (COSCIPAC), Petit Delphin Kotto, datée d’avril 2024.
Les autorités de la République centrafricaine ont activement cherché à obtenir l’extradition d’Armel Sayo. En effet, Sayo, qui a obtenu la nationalité française en juillet 2019, est sous protection consulaire de la France.
Après avoir été porte-parole de l’ensemble des 14 groupes armés rebelles durant les négociations de Khartoum, puis candidat à l’élection présidentielle de décembre 2020, il est congédié en mars 2020. Depuis le sol français, il contribue à la déstabilisation de la République centrafricaine. Ainsi, ce chef de guerre avec sa rébellion a demandé depuis la France à ses éléments de se lever pour déstabiliser le régime de Touadéra.