L’ancien aide de camp de l’ex-président malien Amadou Toumani Touré, accusé d’avoir mené une tentative de contre-coup d’Etat par les auteurs du putsch de mars 2012 et qui était détenu depuis 16 mois, a été libéré samedi dernier, a affirmé une source militaire, sans autres précisions.
La libération du colonel Abidine Guindo a été confirmée par un responsable au Ministère de la Justice qui a déclaré sous couvert d’anonymat: « Effectivement, il a été libéré samedi suite à une nouvelle requête déposée par ses avocats ». « Il devait être libéré depuis longtemps, au même moment que les autres bérets rouges » il y a plus de quatre mois, « mais Kati a fait en sorte qu’il reste détenu par la Sécurité d’Etat, mais hier (samedi dernier), il a enfin été libéré », a poursuivi ce responsable, en référence aux putschistes de mars 2012 qui avaient jusqu’à récemment leur quartier général à Kati.
Le colonel colonel Abidine Guindo est réputé être l’un des rares hommes de confiance de Amadou Toumani Touré (ATT), étant issu comme lui du Régiment des commando parachutistes qui fut, jusqu’à 2012, un corps d’élite de l’armée dont les membres sont surnommés au Mali les « Bérets rouges ».
ATT, général à la retraite qui vit aujourd’hui en exil à Dakar, a été renversé le 22 mars 2012, à quelques semaines de la fin de son mandat, par des soldats menés par des « Bérets verts » dont Amadou Haya Sanogo, alors un capitaine peu connu.
Le Colonel Abidine Guindo avait été arrêté en juillet 2012, et accusé par les putschistes d’avoir dirigé une tentative de contre-putsch dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012.
Des affrontements entre Bérets rouges restés fidèles à ATT et Bérets verts soutenant Sanogo avaient alors fait au moins 22 morts et des dizaines de blessés.
La rivalité entre frères d’armes, qualifiée par les Maliens de « guerre des Bérets », a donné lieu à plusieurs mois de tensions entre militaires. Plusieurs Bérets rouges avaient été arrêtés, certains ont bénéficié de mise en liberté provisoire en janvier 2013 puis libérés en juin, mais d’autres sont portés disparus, selon des proches et des ONG.
Lors d’une cérémonie de réconciliation le 26 juin 2013 à la présidence, organisée par le président de la transition Dioncounda Traoré, les factions militaires se sont officiellement engagées à enterrer la hache de guerre.
La Rédaction