Aqmi a récemment désigné Abou Saïd el-Djazaïri comme successeur d’Abdelhamid Abou Zeid à la tête de la katiba Tarik Ibn Ziyad. Il aura fallu six mois…
Six mois après l’élimination d’Abdelhamid Abou Zeid, chef de la katiba (brigade) Tarik Ibn Ziyad, par un détachement franco-tchadien dans le massif de Tigharghar, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a fini par désigner son successeur : Abou Saïd el-Djazaïri, un Algérien d’une quarantaine d’années originaire de la région d’Oued Souf qui n’occupait jusqu’ici qu’un poste subalterne (responsable du matériel). Pourquoi un aussi long délai ? Parce que, pour Abdelmalek Droukdel, le chef de l’organisation, cette succession a été un vrai casse-tête.
D’abord parce que l’opération Serval a décapité la katiba : la plupart de ses dirigeants ont été tués en même temps qu’Abou Zeid. Ensuite parce qu’elle a totalement désorganisé les liaisons entre les combattants du Sahel et la maison mère, en Kabylie. Spécialiste des transmissions, Abou Saïd a réussi à rétablir la communication entre les survivants réfugiés aux confins de la Libye et leur hiérarchie. Mais davantage qu’un excellent informaticien, le jihadiste est, à en croire les services algériens, un rude combattant qui a notamment piloté, en septembre 2010, le rapt de Français à Arlit, au Niger. Droukdel a sans doute estimé qu’il était le mieux placé pour négocier leur libération.
Jeune Afrique