Il nous revient que le visiteur a fait au président malien, un compte rendu fidèle de sa mésaventure en terre française.
Rappelons que l’ancien ministre de la Défense et non moins représentant de l’Union Africaine dans la médiation internationale sur la crise centrafricaine a été placé en garde-à-vue le vendredi, 03 octobre à Nanterre (France), dans le cadre de l’enquête pour corruption visant l’homme d’affaires Michel Tomi, lequel, est poursuivi pour «corruption d’agent public étranger, faux et usage de faux, abus de confiance, recel d’abus de bien social, complicité d’obtention indue d’un document administratif et travail dissimulé».
Faut-il le rappeler ? La justice française enquête sur l’achat de l’avion présidentiel (le fameux Boeing 737 à 20 milliards F CFA) et des matériels militaires dans des conditions douteuses et sur le budget de la Défense alors que SBM était encore aux affaires audit département.
Elle (la justice française) a d’ores et déjà inculpé le Franco-Gabonais Tomi Michel et mis en examen l’ex-patron des forces spéciales de la gendarmerie française, Frédéric Gallois, pour les mêmes griefs (corruption d’agent public étranger, faux et usage de faux et recel d’abus de confiance…).
Il s’agit, pour autant de deux affaires distinctes à propos desquelles l’ex-ministre malien de la défense a été interrogé, et impliquant Tomi Michel et l’ex-parton de la Gendarmerie française, Frédéric Gallois, et non moins patron de la société de sécurité privée «Gallice Security» chargée de la protection du président malien Ibrahim Boubacar Keïta lequel n’a pas caché ses amitiés avec Tomi Michel. Compliqué ?
Moins prosaïquement, la justice française tente d’établir un lien entre Tomi Michel surnommé le «Parrain des parrains» et le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Et les deux affaires relatives à l’achat de l’avion présidentiel ainsi que le marché de matériels militaire dont a bénéficié l’ex-Colonel de la Gendarmerie Française lui servent en ce moment de support.
Et SBM dans tout ça ?
Il était ministre de la Défense au moment des faits, c’est-à-dire lors de l’achat du fameux Boeing 737 et de l’attribution du marché au Colonel français Frédéric Gallois. Et dans les deux cas, Tomi Michel a joué un rôle et non des moindres, en tout cas, au regard de griefs retenus contre lui ainsi que Frédéric Gallois: «corruption d’agent public étranger, faux et usage de faux, abus de confiance, recel d’abus de bien social, complicité d’obtention indue d’un document administratif et travail dissimulé».
Dans les deux cas (achat de l’avion et l’attribution du marché des armements, Tomi Michel, «l’ami d’IBK» aurait en effet joué le rôle d’intermédiaire et de facilitateur.
Le cas SBM :
C’est parce qu’il était ministre de la Défense au moment des faits que les deux contrats ont été exécutés. D’où son interpellation par la brigade financière française. Pour sa défense, l’interpellé a réfuté toutes les charges retenues contre lui. A ses dires, il n’aurait perçu aucun pot-de-vin dans le cadre de l’attribution et de l’exécution des deux contrats. Ni de la part de Tomi Michel ni de Frédéric Gallois. Il s’agissait, à ses dires, d’instructions du cabinet de la présidence de la République, dirigé, au moment des faits, par l’actuel ministre de la communication, M. Mahamadou Camara.
Les enquêteurs français, n’ont pu, en tout état de cause, confondre l’appelé et se trouvèrent alors dans l’obligation de le blanchir.
C’est à son retour à Bamako en fin de semaine dernière qu’il a été reçu par IBK à Sébénicoro. Le compte-rendu a été fidèle.
IBK dos au mur
Les marges de manœuvre du président malien sont désormais très étroites. Lâcher Tomi ou couler avec lui !
Même si la culpabilité de ce dernier n’est pas encore clairement établie, tout indique qu’il s’agit juste d’une question de temps. De graves et sérieuses suspicions existent contre lui.
A titre illustratif, tous ses proches, dont son épouse et y compris le colonel Frédéric Gallois et autres associés ont obtenu d’importants marchés sans appel d’offres au Mali ; tous sont en outre cités dans les affaires relatives au Casino et au PMU au Mali, au Cameroun, au Gabon, etc. Et il est désormais avéré qu’il a bel et bien servi d’intermédiaire dans l’achat du fameux Boeing dans des conditions troubles. Et à propos, de mauvaises langues prétendent toujours, au regard des anomalies ayant émaillé la procédure, que l’avion en question reste toujours la propriété d’un de ses proches. A se demander alors si IBK n’a pas été floué au commencement.
Il nous revient, en tout état de cause, que SBM n’a pas manqué de signaler les éventuels risques liés à la fréquentation de Tomi Michel. Mais et si c’était déjà trop tard ?
B. Diarrassouba
Alliance pour la Solidarité au Mali
BUREAU NATIONAL
COMMUNIQUE
Le Bureau National de l’ASMA CFP informe ses militants et sympathisants que son Président Mr.Soumeylou Boubèye MAÏGA lors de son passage en France, a été interpellé le 02 octobre 2014 et entendu dans le cadre de procédures ouvertes par la justice de ce pays pour corruption d’agents publics étrangers et blanchiment de corruption, dans lesquelles figurent des dossiers concernant le Mali.
Au terme de quarante huit (48) heures de garde à vue, il a été libéré sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.
L’ASMA CFP se réjouit de l’issue heureuse de ces auditions.
Le Bureau National de l’ASMA CFP remercie le Président de la République ainsi que le Gouvernement pour leur assistance.
L’ASMA CFP remercie également tous ceux qui en cette occasion nous ont manifesté de la sympathie et nous ont apporté leur soutien.
Pour ce qui le concerne, le Président Soumeylou Boubèye MAÏGA continuera d’observer la réserve qu’il s’est imposée jusque là sur ces dossiers.
Toutefois, pour la vérité et l’obligation d’information due à notre peuple qu’il s’est toujours efforcé de servir avec dévouement, loyauté et intégrité, il s’exprimera au moment qui lui paraitra le plus opportun./.