Plusieurs associations sont en discussion pour organiser une marche contre les tueries dont les Peuls sont majoritairement victime. Cette marche dont la date reste à déterminer doit se tenir dans la semaine, selon une source proche des organisateurs. Il s’agit de dénoncer le massacre de plus de 160 personnes à Ogossagou le 23 mars, mais aussi tous les autres cas de violence dont est victime la communauté peule.
Cette marche impliquera les organisations de défense des droits des Peuls ainsi que d’autres organisations de la société civile malienne. Tous veulent unir leurs efforts afin d’interpeller le gouvernement malien face à sa responsabilité dans la protection des Peuls qui sont des citoyens comme les autres. Il y aura une présence particulière des jeunesses Taabital Pulaku qui ne cesse de dénoncer la responsabilité du gouvernement.
La mobilisation pour dénoncer l’affreuse répression de la communauté peule du Mali a atteint une dimension internationale. En Afrique, de nombreuses voix se sont levées pour condamner le massacre d’Ogossagou. En France où il y a une forte communauté malienne, une marche est également prévue pour le samedi prochain, selon des Maliens de l’extérieur.
Ce n’est pas la première fois que la communauté peule se mobilise à Bamako pour dénoncer la violence dans la région de Mopti. En 2018, la jeunesse peule a organisé une marche où les actions des milices contre la communauté ont été évoquées. A l’occasion, le désarmement de ces milices a été réclamé par les manifestants qui s’étaient réunis à la Bourse du travail de Bamako.
Bien avant tout cela, la dissolution des groupes des milices avait été une des revendications des jeunes peuls lors de la conférence d’entente nationale. Oumar Aldiana, le chef d’une milice peule avait juré d’entrer dans le maquis si le gouvernement ne prenait pas la décision de dissoudre les milices de chasseurs dans la région de Mopti à la faveur de ladite conférence d’entente nationale en 2017.
La marche prochaine de la communauté peule sera donc la suite d’une série de manifestations pour pousser le gouvernement à prendre des mesures dures contre les milices. Le lundi 26 mars, il y a eu une conférence animée par les responsables de Taabial Pulaaku à Bamako. D’autres conférences ont eu lieu tout au long de l’année 2018 pour dénoncer la même situation au centre du pays.
Soumaila T. Diara
Source: Le Républicain