Suite à l’inculpation des 10 leaders politiques par le Procureur du tribunal de la commune V, les Parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 dont ils sont membres ont, dans un communiqué, exigé des autorités l’abandon pur et simple des poursuites, avançant le caractère injustice des arrestations.
Les dirigeants politiques arrêtés lors d’une réunion au domicile de Moustapha DICKO, ancien ministre et cadre de l’Adema-Pasj ont été inculpés le lundi 24 juin par le Procureur du tribunal de la commune V. Au cours de cette audience, ils ont été placés sous mandat de dépôt, malgré la forte mobilisation devant le tribunal des personnalités politiques allées apporter leur solidarité et soutien aux responsables politiques arrêtés.
Dans son communiqué rendu public ce mardi, le regroupement rappelle les chefs d’accusation retenus contre ses membres inculpés. Ainsi, précise le communique, il leur est reproché de « porter atteinte ou tenter de porter atteinte contre les autorités du Mali art 45, 46, 84 du code pénal ; porter atteinte ou tenter de porter atteinte à l’ordre public établi par opposition au décret du 10 avril 2024, relatif à la suspension des activités des partis politiques, en son art 1er; opposition à l’autorité légitime ».
Pour les Parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024, ces accusations constituent un prétexte de porter un autre coup aux libertés fondamentales, soutenant que celles-ci sont protégées par les Constitutions et lois. En clair, poursuit le regroupement politique, le décret du 10 avril 2024 qui suspend les activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations est liberticide.
Remontés contre cette mesure, les responsables dudit regroupement ont attaqué la décision du gouvernement devant la Cour suprême qui n’a pas encore rendu son verdict.
Cependant, les Nations unies et plusieurs organisations de défense des droits de l’homme se sont indignées face à cette mesure, en appelant le gouvernement à l’abroger.
« Ces arrestations s’inscrivent dans une tentative plus large de désactivation de la classe politique à des fins inavouées », souligne la coalition politique qui hausse le ton pour appeler au retour à l’ordre constitutionnel en mettant en place des institutions issues d’un processus démocratique.
« Les Parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 exigent des autorités en place, l’abandon des poursuites contre les camarades injustement arrêtés et détenus. Les autorités en place doivent donner l’exemple en matière de respect des droits fondamentaux de leurs citoyens », a exigé la Coalition d’opposition, rassurant que « les avocats de la défense se battront jusqu’au bout pour faire respecter les droits de nos camarades injustement détenus et obtenir leur libération».
Appelant les militants à rester mobiliser, les parties signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024 estiment que cet engagement est un noble « combat pour la survie de notre démocratie et de la sauvegarde des libertés dans notre pays ».
PAR SIKOU BAH