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Après l’implication de l’Algérie dans les négociations à la demande d’IBK Blaise Compaoré sur un fil de rasoir

Le sort de l’homme fort de Ouaga est désormais compromis dans la médiation de la crise malienne, quand on sait que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a expressément demandé à son homologue Algérien d’accompagner les efforts du Mali pour ramener la paix. Mais surtout, après que l’Algérie ait réussi à réunir les représentants des groupes armés à travers une plateforme s’inscrivant dans la ligne rouge, fixée par le président IBK par rapport à la négociation de tout accord de paix. Il s’agit du respect de l’intégrité territoriale du Mali, de l’unicité de l’Etat, de la souveraineté nationale et le respect du caractère laïc de la République. Et dont les pourparlers exploratoires commencent dans quelques jours.

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Un médiateur invisible, à la position très floue. C’est le moins que l’on puisse dire par rapport au médiateur de la crise malienne, Blaise Compaoré. Un médiateur qui héberge chez lui  une des parties en conflit qu’il est censé réconcilier.Il s’agit bien des rebelles Touaregs du MNLA qui bénéficient de toutes sortes de privilèges et d’entrées au Palais  Kolsiam. Au point de décrédibiliser Blaise aux yeux des Maliens même s’il nie toute accointance avec ces rebelles.

Ce qui fait que dès le début de cette crise, le choix de Blaise Compaoré comme médiateur n’a pas été bien accueilli au Mali où on lui attribue, à tort ou à raison, des accointances avec les rebelles.

Selon le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, cette visite du président du Faso est extrêmement importante parce qu’il a lieu à une période critique pour notre pays. Aussi, elle s’inscrit dans le cadre de contacts réguliers, mais vient consolider les rapports existant entre les deux pays.

A ses dires, c’est  l’occasion pour les deux chefs  d’Etat de passer en revue la situation au Mali, dans la région. Mais aussi voir comment Maliens et Burkinabès peuvent travailler ensemble y compris dans le cadre d’efforts qui sont en train d’être faits par l’Algérie dans cette crise.

Du côté de la présidence du Faso, on indique que cette visite  sera l’occasion pour les deux chefs d’Etats de passer en revue des questions bilatérales  et des sujets liés à l’actualité internationale.

Aussi, pendant son séjour malien, Blaise Compaoré aura des grands entretiens avec les présidents  des institutions  de la République, les leaders religieux,  les groupes parlementaires de la majorité comme de l’opposition et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU.

Après Bamako, Blaise se rendra à Ségou pour visiter des unités industrielles  dans la zone office du Niger  et échanger avec la forte communauté burkinabè vivant dans cette région.

En clair, en tant que médiateur désigné de la CEDEAO, cette visite intervient à un moment où les négociations entre gouvernement et groupes armés connaissent des difficultés. Le séjour du président permettra de relancer ce processus, ajoute le service de communication de la présidence du Faso.

Un médiateur controversé  chez lui !

Il n’est un secret pour personne, le président du Faso fait face à une fronde populaire chez lui, demandant sa démission. Mais aussi, un bloc de refus à son  projet de referendum dans l’intention de réviser l’article 37 de la constitution burkinabè qui limite le nombre de mandat présidentiel à deux quinquennats.

En plus de cela,  il fait face à une opposition farouche contre son projet de création du Senat au Burkina Faso.  Une institution budgétivore que les burkinabè ont décrié.

Des mouvements populaires ont même  été mis en place pour sa démission. A l’image du « mouvement populaire pour la démission de Blaise Compaoré » qui indique que depuis son arrivée au pouvoir en 1987 à  la faveur d’un coup d’Etat contre le capitaine Thomas Isidore Sankara,  les Burkinabès  vivent et continuent à subir de graves violations  de leur droit à la liberté d’expression, de manifestations. Aussi, ils vivent des assassinats de tous genres et crimes économiques dont les coupables ne sont pas recherchés pour être punis.

Selon le même mouvement, depuis son accession au pouvoir le 15 octobre 1987,  des manifestants à mains nues sont réprimées dans le sang,  le non-respect de la vie humaine, les tueries politiques  silencieuses et la corruption à grande échelle sont devenues monnaie courante.

Un autre mouvement a été créé du nom de « Balai Citoyen » piloté par des artistes chanteurs. Un mouvement qui promet de ne pas tolérer la forfaiture qui se prépare pour 2015.

Même son de cloche chez  les leaders de la trentaine de partis politiques de l’opposition fortement mobilisés contre ce referendum. Car disent-ils, Blaise  Compaoré a déjà fait deux mandatsprésidentiels, et la constitution  lui empêche d’être candidat en 2015 à sa propre succession.

Aussi, face à sa volonté de se maintenir au pouvoir, plusieurs barons de son parti ont fini par rendre le tablier. Et du coup sont devenus ses plus fervents opposants. Il s’agit de personnalités de son parti qui ont été ministres ou  qui occupé des postes de responsabilité sous son régime, mais qui ont jugé qu’il est temps qu’il y ait une alternance à la tête du Burkina Faso.

La dernière démonstration de force populaire de cette fronde contre Blaise remonte au 31 mai où des milliers de personnes ont convergé vers le stade  du 4 aout pour  prendre part au meetingorganisé par l’opposition pour dire non au referendum pour réviser l’article 37 de la constitution qui limite le nombre de mandats à deux quinquennats.

Cette visite de Blaise Compaoré intervient à un moment où le processus de dialogue a déjà été engagé en Algérie à la demande du président IBK. Qui lors de ses contacts avec le président Bouteflika a demandé à l’Algérie d’accompagner les efforts en cours pour ramener la paix.

Aussi, Il y a eu des avancées à Alger récemment, parce que les groupes armés se sont engagés dans une plateforme.  Une plateforme qu’a  arraché l’Algérie et  s’inscrit dans  la ligne rouge fixé par le président par rapport à la négociation de tout accord de paix. Notamment, le respect de l’intégrité territoriale du Mali, le respect de l’unicité de l’Etat et de la souveraineté nationale, le respect du caractère laïc de la république.

Selon le ministre Abdoulaye Diop, «  à partir du moment où ces principes sacrosaints sont respectés, il n’ya plus de raison de ne pas aller à une discussion directe avec nous compatriotes qui ont pris les armes ».  Et d’ajouter que ce qui va se passer en Algérie constitue des pourparlers préparatoires aux négociations elles-mêmes.

Georges Diarra

Source: Tjikan

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