Les relations entre le Niger et le Mali sont devenues subitement tendues ces derniers jours. Les autorités maliennes ont, en effet, vivement protesté auprès des autorités nigériennes au sujet des propos tenus à l’encontre des militaires au pouvoir au Mali par le président nigérien Mohamed Bazoum.
La polémique a fait le tour des réseaux sociaux : le président Nigérien Mohamed Bazoum a critiqué vendredi dernier, lors du Sommet du G5 Sahel, avec virulence, les militaires putschistes qui sont au pouvoir au Mali. Selon lui, « il ne faut pas permettre que des militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que des colonels deviennent des ministres et des chefs d’État. Qui va faire la guerre à leur place ? » « Ça serait facile qu’à chaque fois qu’une armée, dans nos pays, a des échecs sur le terrain, elle vienne prendre le pouvoir. C’est ce qui s’est passé par deux fois au Mali: en 2012, les militaires avaient échoué, ils sont venus faire un coup d’État. Cette année encore en 2020, ils ont fait la même chose. Ce ne sont pas des choses acceptables », a indiqué le président du Niger.
Après ces propos, le ministère malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a convoqué, le même jour, l’ambassadeur du Niger au Mali Mamoudou Moumouni afin de protester vivement auprès du gouvernement nigérien. « Le ministre a tout d’abord fait part de l’étonnement du gouvernement malien face à de tels propos et a en conséquence élevé, au nom du gouvernement de la République du Mali, une vive protestation auprès du gouvernement de la République du Niger », lit-on dans le communiqué du ministère des affaires étrangères du Mali. Le communiqué ajoute : « Le gouvernement du Mali tient à rappeler que le Niger et le Mali, liés par l’histoire et la géographie, ont toujours développé de solides relations d’amitié et de fraternité qui s’appellent qu’à être renforcées. Une telle déclaration va, malheureusement à l’encontre de cet esprit». Selon les autorités maliennes, les deux pays, confrontés de la continentalité, de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, sans compter la crise sanitaire liée à la Covid-19, « devraient plutôt unir leurs efforts et renforcer leur solidarité dans l’intérêt de leurs peuples ».
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le republicain mali