Pendant que les autorités interdisent les regroupements pour cause de l’état d’urgence sanitaire, des milliers de personnes se sont attroupés pour accueillir Mahmoud Dicko. L’état d’urgence s’applique t-il sur les citoyens selon la tête des personnes ? Le Mali n’a-t-il pas fait le choix d’appliquer la politique d’un poids deux mesures ?
Sur invitation d’une organisation islamique, l’imam Mahmoud Dicko s’est rendu en Arabie Saoudite afin de recevoir un trophée. Sur le sol saoudien, l’un des tombeurs du président IBK, a scrupuleusement observé les règles barrières contre la Covid-19. Sur les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux, nous avons vu un Mahmoud Dicko dans une mosquée respecter la distanciation d’un mètre, masque au nez. Pour ne pas dire que pendant tout son séjour, l’imam de Badalabougou a fait preuve de « discipline » et n’a enfreint à aucune mesure éditée par les autorités saoudiennes.
Vendredi 15 janvier 2021, notre imam est accueilli en grande pompe à l’aéroport Modibo Keita par des milliers de ses partisans. Plus de 50 personnes y étaient rassemblées. A l’aéroport, c’était plus d’un millier de personnes qui après avoir passé plusieurs heures à l’attendre, ont suivi son cortège tout le long de la route qui mène au centre ville. L’on a vu un Mahmoud Dicko qui n’a pas pu se retenir, il a pris un bain de foule. Imaginez la suite.
Pourtant, nous sommes en état d’urgence où les autorités ont interdit tout attroupement de plus de 50 personnes. C’est dans cet esprit que les écoles ont été fermées, les spectacles (cinéma, festival, concerts) suspendus. Récemment, nous avons vu que les demandes d’autorisations de meetings, sit-in d’un regroupement d’associations n’ont pas été autorisées par le gouverneur du District de Bamako pour le même motif.
Après cette attitude de Dicko et de ses partisans, plusieurs interrogations taraudent les esprits. Pourquoi, l’imam s’est-t-il adonné à ce spectacle sachant bien que nous sommes en période d’état d’urgence ? Les autorités ne pouvaient-t-elles pas interdire les attroupements à l’aéroport et en ville ? Auront-t-elles le courage d’interdire d’autres attroupements du genre ? Ou alors, quel deal y a-t-il entre Mahmoud Dicko et les autorités ?
Il revient au président de la Transition de nous dire s’il y a des super-maliens ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’histoire jugera tout un chacun.
Djibril Diallo
Source : Arc en Ciel