Nous l’évoquions la semaine dernière à bord de notre Jet. Il était à peine 17h le jeudi 13 février dernier quand deux jeunes, tous en costume frappent à la porte de l’Economat de la Faculté des sciences économiques et de gestion(FSEG) sise sur la colline de Badalabougou. Madame Maïga Nana Kassambara, l’économe, seule dans son bureau à ce moment là ouvre car, les visiteurs apparemment étaient au dessus de tout soupçon. Ce qui ne s’est pas vérifié.
Aussitôt entrés, ils ont pointé leurs armes au front de leur hôte, tiré les rideaux en la sommant d’ouvrir son coffre. Ils le vident, retirent à Madame son téléphone portable avant de la séquestrer dans sa toilette et disparaitre dans la nature. A travers les vitres, la prisonnière a demandé à un étudiant d’appeler M. Papa Kanté, le Doyen de la Fac. C’est ce dernier qui a fait appel au commissaire de police Mamoutou Dembéle en charge du IVè arrondissement. Il a fait le déplacement sur le Campus en compagnie du chef de sa Brigade de recherches, l’inspecteur de police Tidiane Mallé et d’autres éléments.
Un crime n’est jamais parfait, disent les connaisseurs. Au cours de leur visite des lieux, les enquêteurs y ont découvert un ticket de péage délivré au poste de Sanankoroba portant l’immatriculation de véhicule « 2121FJCI ». Une immatriculation ivoirienne, sans doute tombé des mains des visiteurs, se sont dit les policiers. Dans sa déposition, Madame Maïga a affirmé que les braqueurs ont emporté 40 millions de F CFA. Il restait maintenant à les appréhender pour vérifier cette affirmation.
Le numéro du véhicule est communiqué à toutes les forces de l’ordre de Bamako comme de l’intérieur du pays et la vigilance renforcée. Tôt le matin du vendredi 14 février, au lendemain de leur forfait, le véhicule de type BMW, dont l’immatriculation correspondant au signalement est intercepté par la police au poste de contrôle de San, à plus de 400 km de Bamako.
A son bord, il y avait deux passagers répondant aux noms d’Adama Konaté de nationalité Burkinabé et Aboubacar Coulibaly, un Ivoirien, ex-membre des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), à la lecture des documents retrouvés sur lui. Les deux passagers étaient porteurs chacun d’un pistolet de type Beretta.
Une fouille du véhicule a permis aussi aux agents de mettre la main sur onze téléphones portables et 17.600.000 F CFA en espèces sonnantes et trébuchantes. Renvoyés au commissariat de police du IVè arrondissement pour la suite de l’enquête, les deux braqueurs ont reconnu avoir braqué la FSEG et de préciser que leur véhicule était garé à l’hôtel Olympe.
A leurs dires, ils ont emporté dix huit millions de nos francs alors que leur victime parle de quarante millions. Le Burkinabé et l’Ivoirien ont également confessé le braquage d’une agence Western union à Baco-Djicoroni Golf. Une opération qui leur a rapporté 17.070.000 F CFA. Tout comme à la FSEG, la caissière a été spoliée de son téléphone portable avant d’être séquestrée avec son gardien dans le WC sous la menace armée. Les deux braqueurs ont été conduits devant le Procureur le 24 février dernier. Alors, des deux parties, l’économe qui parle de 40 millions et les braqueurs, qui parlent eux de 18 millions, qui faut-il croire ?
source : autre presse
