La sortie de ce bataillon de soldats maliens formés par l’UE prévue pour le samedi 8 juin a été repoussée à cause d’un mouvement d’humeur manifesté par ces derniers. En effet, dans leurs doléances soumises à l’Etat-major malien, ils ont réclamé un passage au grade supérieur et une prime. Si le versement de la prime de guerre dite prime « Amadou Haya Sanogo » d’un montant de 50 000 FCFA est loin d’être résolu, par contre le passage d’aspirant à celui de lieutenant pour cinq des leurs semble désormais acquis. De source proche de la défense, cette décision arrêtée par l’Etat-major pourrait être validée dans les jours à venir.
Les cinq soldats dont il est question ont suivi une formation de sept ans à l’extérieur notamment en Russie. Après leur retour, ils sont rentrés à l’EMIA spéciale pour une formation de neuf mois en qualité d’aspirants au grade de lieutenant.
En raison de la crise sécuritaire et institutionnelle qui a affecté notre pays, ils n’ont pu s’acquitter de ce stage comme il se doit. Sur les neuf mois, ils n’ont eu droit qu’à deux petits mois de formation. Et lorsqu’il s’est agi de former des militaires dans le cadre de la mission européenne de restructuration de l’armée malienne, ils seront affectés au bataillon Waraba.
Après plus de deux mois de formation assidue menée de main de maitre par une pléiade de formateurs européens, l’Etat-major a voulu fêter en grandes pompes cette sortie. Celle-ci n’aura pas lieu à cause d’une requête soumise à l’Etat-major. Il s’agit de l’avancement à un grade supérieur et le versement à défaut d’une prime de guerre, d’une indemnité d’absence temporaire. Le chef d’Etat-major adjoint de l’armée, le colonel-major Adama Dembélé représentant le général Dahirou a refusé d’accéder à ces demandes. La tension est montée d’un cran. Les formateurs européens décident de s’interposer, ils ont été priés de ne pas s’y mêler et que c’est une affaire purement malienne qui sera résolue entre les Maliens. Après un sale quart d’heure passé en compagnie de ces militaires, certains se sont tout de même résolus à laisser filer le chef d’Etat-major adjoint. Ce qui fut d’ailleurs fait. Un congé d’une dizaine de jours a été accordé à ce bataillon pour faire baisser la tension et permettre aux responsables militaires d’étudier leur cas.
Il nous est revenu qu’après tractations, l’Etat-major est sur le point d’accéder à la demande d’avancement de cinq militaires aspirant au grade de lieutenant. S’agissant de l’indemnité d’absence temporaire, elle serait à l’étude.
Il y a lieu de préciser que les éléments du bataillon Waraba n’ont jusque là perçu que la prime globale d’alimentation.
Nous y reviendrons.
Abdoulaye DIARRA