Après la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle par la cour constitutionnelle, le nouveau président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, dans son adresse à la nation n’a pas manqué à inviter l’opposition à l’union. Cette invitation ne constitue-t-elle pas une moquerie à l’adresse du chef de file de l’opposition ?
« À mon jeune frère, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition républicaine, je voudrais tendre la main. Après la bataille électorale, il y a les retrouvailles. Car pour bâtir un avenir de tous les possibles, le Mali doit pouvoir compter sur toutes ses filles et tous ses fils. Chacun aura sa place. La République n’exclura personne. J’en serai le garant. » C’est en ces termes que le président IBK s’est adressé à Soumaïla Cissé le lundi dernier à l’issue de la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle de 2018. Jusqu’à preuve de contraire, nous n’avons pas encore reçu de réponse de la part de Soumi champion, ce qui est sûr, ce dernier doit s’adresser aux citoyens maliens demain. Cette occasion sera mise à profit pour appeler à une marche pacifique le samedi prochain dans le but de dénoncer ces résultats proclamés par la cour constitutionnelle. Aux dires du chef de file de l’opposition, cette élection a été émaillée de fraudes massives.
Dans cette circonstance, pas question pour lui de se reconnaitre dans ces résultats en les acceptant. Vu cette situation, nous ne pouvons que conclure sur une mauvaise foi du nouveau locataire de Koulouba qui n’a de cesse appeler à l’union afin d’assurer la relance du Mali sur tous les plans. Cet appel qu’il lance au chef de file de l’opposition n’est que provocateur si nous nous trouvons dans le bain de toutes les plaintes dont n’a cessé d’émettre celui-ci. Avec cet appel, c’est comme si le président IBK est en train de dire à son adversaire malheureux, « tu ne pourras rien contre moi. Car tes nombreuses plaintes n’ont servi à rien. Mieux vaut donc te joindre à moi. » En agissant de la sorte, le nouveau chef d’État oublie sûrement que la dialectique est une perpétuité dans le mouvement. Il met dans des oubliettes le paradoxe de la vie. Il a été trop tôt de la part d’IBK de se lancer dans une sorte d’action de moquerie si nous savons que Soumi Champion n’a pas encore dit son dernier mot. Celui-ci reste confiant qu’il sera entendu parce qu’accompagné par une multitude d’individus dont la plupart sont des jeunes.
Comprenant cela et pris de peur, le président IBK se précipite pour dédier son nouveau quinquennat à la jeunesse dont il se dit engagé à soutenir la cause. Cette politique démagogique ne va plus servir au Mali dans la mesure où la jeunesse malienne a pris conscience qu’il n’est pas un homme qui tient sa parole. Cette espérance sur un paradis idéel.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays