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Après Farabougou, l’insécurité infeste Bankass et Koulogon : pendant que les putschistes se partagent allègrement les postes

Les incidents s’enchainent et l’inquiétude est grandissante dans le cercle de Niono, dans le centre du Mali. C’est dans cette zone que se situe le village de Farabougou, encerclé depuis octobre par des djihadistes. Aujourd’hui, cette localité n’est plus seule à focaliser les attentions sur le plan sécuritaire. Car plusieurs villages sont désormais touchés par les violences.

 

L’emprise des combattants djihadistes s’étend sur tout le cercle, et a relancé les tensions entre communautés. Farabougou est la partie visible de l’iceberg si on s’en tient aux dernières attaques enregistrées dans cette zone. Derniers incidents en date : des villageois empêchés d’aller dans leurs champs à Goma Koura la semaine dernière, et le dynamitage d’un pont à N’Debougou, lundi soir.

Au début du mois, l’imam de la commune et son adjoint avaient été assassinés.

Selon plusieurs élus et habitants de la zone, N’Debougou et les localités voisines de Yere Don Saniona et Toridagako vivent sous la menace permanente des combattants jihadistes. « Ce n’est pas un blocus comme à Farabougou, explique un élu, mais l’enclavement des habitants est renforcé. » Un autre abonde : « ils ont fait sauter ce pont pour isoler des camps de chasseurs dozos, il faut s’attendre à une nouvelle attaque. »

Malgré cette situation, les militaires présents dans ce village n’interviennent pas. Depuis près de deux mois, la zone vit au rythme des violences qui se répondent. D’un côté, les chasseurs traditionnels accusés d’exactions contre les Peuls : véhicules pillés, éleveurs empêchés de se rendre aux foires. Des allégations d’assassinats et d’enlèvements, difficilement vérifiables, circulent en nombre.

De l’autre, les terroristes jihadistes qui veulent imposer leur vision extrême de la charia (femmes entièrement couvertes, prélèvement de la zakat, interdiction des fêtes de rue pour enfant…), ainsi que des groupes d’autodéfense peule. « Il y a eu des alliances de fait contre les chasseurs dozos, parce que leurs exactions restent impunies », affirme un élu.

L’armée, qui a des bases dans le cercle et dont les soldats sont entrés à Farabougou il y a un mois, est accusée d’inaction et ne souhaite faire « aucun commentaire sur des opérations en cours ».

Au début du mois, un Forum gouvernemental avait été organisé à Niono pour ramener la paix par le désarmement de tous les détenteurs illégaux d’armes.

Bourama Kéïta

Source : LE COMBAT

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